Attendue depuis un an et demi (qu’il me semble loin, l’été en Ecosse où je découvrais Les Aventures de Sherlock Holmes dans le pays même de l’auteur !), la saison 2 de la série Sherlock se révèle à la hauteur de la première. Différente, certes, nécessitant toujours un deuxième visionnage, pour davantage apprécier les subtilités scénaristiques et du jeu des acteurs. Différente, mais à la hauteur. La série se compose de désormais six épisodes indépendants bien que reliés entre eux, fonctionnant de manière entière et unique, avec presque pas de faiblesse (The Blind Banker).
La saison 2 s’articule autour de trois épisodes, chacun basé sur des nouvelles ou romans de Doyle, contrairement au Blind Banker et The Great Game. Ici, ce sont trois des histoires les plus célèbres de l’inspecteur qui se retrouvent adaptées, modernisées, chamboulées, et toujours aussi intenses. Un Scandale en Bohème, nouvelle toujours polémique selon les adaptations, devient A Scandal In Belgravia. Le Chien des Baskervilles garde son titre, tandis que Le Problème final se réintitule The Reichenbach Fall, du nom des montagnes suisses formant le décor de la nouvelle, bien qu’il désigne simplement un tableau dans l’épisode.
Sherlock et John, Benedict Cumberbatch et Martin Freeman. Ah, ils m’ont manqué, ces deux-là, il n’y a pas à dire. Le duo ressort toujours aussi magique, encore plus complice, aussi fidèle à lui-même, et c’est définitivement l’une des plus belles histoires d’amitié (bromantic ou non) dessinées à la télévision. Il y a tant de scènes où on les voit partager cette relation bien spéciale, que ce soit par des piques entre eux, Sherlock qui rabaisse John comme à son habitude, ou lorsqu’ils rient ensemble. Ou cette scène où ils sont tous deux menottés et que Sherlock lui dit de prendre sa main. Ou quand Sherlock commente les affaires que Watson bloggue. Ou encore quand Sherlock pique une crise de panique dans l’épisode 2.
Et ils ont réussi à ressortir ce fameux clin d’oeil !
C’est fascinant et effrayant, d’ailleurs, à quel point on voit Sherlock s’humaniser sans pour autant perdre de sa complète inflexibilité, tout au long de cette saison. L’épisode Irène Adler, le Chien des Baskervilles, enfin, le Problème Final qui retourne complètement l’histoire…L’être impassible du début, dont on voyait tout juste naître l’humanité, commence à ressentir, à éprouver. Doute, amour, peur, trahison, etc. Encore que... »He’s Sherlock. How can we know ? » Ses pensées restent impénétrables, et il est bien difficile de voir ce qui se passe dans son esprit. Ses relations avec les autres s’étoffent, surtout avec John, mais aussi avec son frère, avec Molly, avec madame Hudson. La série gardait un côté humoristique, policier, sérieux ; voilà que l’enjeu des émotions la rend tragique et terriblement triste par moments, sans faire perdre de son intensité à la qualité des épisodes, et sans jamais sombrer dans les clichés. Même la rencontre avec Irène Adler se fait très différente des adaptations déjà connues, certes, infidèle au livre d’une certaine manière, mais plus convaincante que la minette des films. Le Chien des Baskervilles se modernise et ne garde presque plus trace de la nouvelle, mais d’une manière très bien intégrée. Quand à The Reichenbach Fall….difficile de faire un épisode plus triste et tragique, plus bouleversant au niveau du retournement proposé, ce qui n’est pas sans rappeler le retournement des BD Holmes. Ca manque de tirer des larmes, même quand on connaît la fin !
Bref, mon commentaire est court, mais cette saison 2 est une perle magnifique, à l’image de la saison 1, sans répétitions, inventive et rythmée, avec des scènes parfois carrément sorties des livres… même si la magie première reste à A Study in pink.
La vénéneuse Lara Pulver, ou Irène Adler, « Dominatrix », dans une nouvelle interprétation bien particulière de « la » femme qui a battu Sherlock Holmes…
Sherlock et Watson dans The Hound of Baskervilles, observant la base militaire secrète de la région.
Moriarty est toujours aussi cinglé, fou et imprévisible…
….Et ce jusqu’au grand final du dernier épisode.
Holmes: Yes, but I’m not my brother, remember. I am you. Prepared to do anything. Prepared to burn. Prepared to do what ordinary people won’t do. You want me to hake hands with you in hell, I shall not disappoint you.
Moriarty: Nah. You talk big but you’re ordinary. You’re ordinary. You’re on the side of the angels.
Holmes: Oh, I may be on the side of the angels, but don’t think for one second that I am one of them.
Moriarty: No. You’re not. I see. You’re not ordinary. No. You’re me. You’re me. Thank you. Sherlock Holmes.