Voilà un moment que je n’ai plus lu grand-chose en production littéraire jeunesse, avant de m’y remettre un peu en voulant découvrir le livre qui avait permis l’adaptation du Labyrinthe. Il faut dire que c’est surtout la vague de science-fiction apocalyptique qui est en vogue depuis un moment maintenant, et que le film Divergente ou le premier Hunger Games, en livre et film, ne m’avaient pas trop convaincue. Pas assez pour chercher à replonger dans cette vague, en tout cas. Dans un tout autre genre, cela faisait en revanche une ou deux fois que j’avais remarqué en librairie, la très jolie couverture des Fiancés de l’Hiver. Livre relégué ensuite sur l’étagère car l’histoire semblait banale. Finalement, après la lecture du Labyrinthe, j’ai aussi découvert ce livre-là. Et ça faisait longtemps que je n’étais pas aussi pressée de finir un livre jeunesse, dans le bon sens !
Ophélie vit dans un monde dont on ignore l’époque, mais en tout cas parsemé de surnaturel, d’un système de classes comme au XIXe siècle, de clans qui s’opposent et qui s’allient, de cour hypocrite et trompeuse, de petite ville tranquille et antique. La jeune fille est douée de dons particuliers, celui de passe-miroir (se déplacer d’un endroit à l’autre en passant à travers les miroirs) et de liseuse (remonter l’historique et le passé d’un objet en le touchant). Somme toute assez effacée, ennuyeuse aux yeux des autres, petite, myope comme une taupe et réservée, son existence sera celle d’une gardienne de musées, le seul endroit où elle se sent vraiment à l’aise. Jusqu’à ce que sa famille lui impose un mariage qui ne lui est cette fois pas permis de refuser, à un homme du nom de Thorn, vivant dans une contrée nordique bien loin de chez elle. Commence alors son histoire, avec la rencontre de son futur mari (qui a tout d’un Edward Rochester en plus perfide), son voyage vers sa future demeure, et le fait de devoir rester dissimulée pendant son année de fiançailles. Car sa future belle-famille est loin d’être tendre, vivant dans une cour hypocrite, parsemée d’illusions, imprégnée d’hypocrisie, et d’intrigues manipulatrices.
Sans être un summum de l’originalité, Les Fiances de l’hiver est un roman jeunesse qui se démarque par l’inventivité de son univers. Nul besoin qu’il soit trop dévoilé dès les premières pages : il suffit de peu de chapitres pour se laisser entraîner dans ce monde imaginaire où les gens possèdent des pouvoirs par héritage de famille, où des sortes de dieux semblent vivre (les ancêtres de ces familles, justement) et où on s’attache assez facilement aux personnages, suffisamment pour suivre les aventures avec entrain. Peut-être ne sont-ils pas non plus trop profondément développés, mais ces protagonistes, principaux comme secondaires, sont haut en couleur, et il est difficile de s’ennuyer en suivant l’intrigue et les mésaventures d’Ophélie, ainsi que les divers rebondissements de l’histoire. On retrouve là de ces univers fantastiques dans lesquels on a plaisir à se plonger et qui paraissent vraiment vivants.
De même, il n’y a pas non plus tant de romans jeunesse – à moins que je sois influencée par le style rapide et presque cinématographique des derniers livres jeunesse surtout américains – où l’auteur nous présente un style ciselé, élégant, qui ne fait pas toujours dans la dentelle, et avec une belle preuve de maturité. Tant au niveau de l’écriture que des sujets abordés, par ailleurs. C’est ce style, mêlé à l’originalité et à la profondeur du monde imaginé, à la galerie des personnages bien campés, qui font qu’on souhaite simplement poursuivre les aventures des deux fiancés de l’hiver. Ça fait aussi partie de ces rares livres où je me suis dit que l’auteur devait s’être bien amusée à faire souffrir son personnage de mésaventure en mésaventure, également, de façon aussi visible !
Les fiancés de l’hiver est donc un petit coup de coeur, et il est d’autant plus admirable qu’il donne tant envie de découvrir sa suite, quand on voit que c’est le premier roman de l’auteur. Il possède en tout cas un petit univers bien à lui, agréable et surprenant, et souffle une fraîcheur considérable au milieu de tout le genre post-apocalyptique qui domine la production éditoriale jeunesse actuelle.
J’ai vu ce livre à de nombreuses reprises, et j’ai été charmée tout d’abord par la couverture. Tout ce que tu en dis me donne très envie ! Les bons romans jeunesse ne sont pas si courants… !
J’aimeJ’aime
C’est comme une petite bulle de fraîcheur agréable ! (tu avais lu le passage du diable, qui me tentait à une époque aussi, je crois…) En tout cas, c’est vraiment plutôt sympa à lire, donc tente si tu as éventuellement l’occasion ! C’est vrai que les romans jeunesse ne sont pas toujours bons, encore qu’il y a peut-être moins de choses « mauvaises/faibles » qu’en littérature adulte…
J’aimeJ’aime
La couverture avait également attirée mon regard sans pour autant que je me décide à l’acheter mais en lisant plusieurs avis positifs je crois que je vais vite aller me l’acheter et le lire !
J’aimeJ’aime
Ah je confirme que c’est un très bon livre ! je suis en train de lire le tome 2, qui est assez sympa aussi. Donc pas d’hésitation, et bonne lecture d’avance ! ^^
J’aimeAimé par 1 personne
Merci ! 🙂
J’aimeJ’aime
Ah ! Il me semblait bien que j’avais déjà laissé un commentaire par ici, et j’y reviens parce que je viens d’achever de lire les 2 tomes de la Passe-miroir… en 2 jours. Je me suis finalement procuré le tome 1 dans sa version poche, me rappelant que ton avis était plutôt positif sur ce livre, mais je m’y suis mise sans me précipiter, me méfiant dorénavant beaucoup de la littérature jeunesse, qui comme tu le soulignes dans ton article, est souvent doté d’un style cinématographique, très haché, et qui malheureusement, sonne souvent faux. Mais pas ici ! Loin de là ! J’ai vraiment adoré, en fait j’ai un véritable et un très gros coup de coeur pour cette Ophélie, pâle, timide, maladroite, toujours enrhumée, face à cet immense Thorn, taciturne, rigide comme la justice… D’ailleurs, dans le second volet, il me fait véritablement penser à Javert… Est-ce que tu as déjà lu le tome 2 ? Je pense qu’il est encore bien meilleur que le premier, l’histoire s’y développe de manière très approfondie, et chaque chapitre révèle son lot de surprises. En tout cas, encore une belle découverte, grâce à toi ! 😉
PS : au fait, j’ai reçu un avis de livraison du facteur hier matin 😉 Je pense que c’est ton colis qui est arrivé à bon port… je dois aller le chercher au bureau de poste lundi 😉
J’aimeJ’aime
Coucou Clelie ! Oui, en effet, tu m’avais dit être déjà intéressée par la couverture du livre, depuis longtemps. Mais oui, le style de l’auteur est vraiment fluide et recherché, très bien écrit, surtout pour un bouquin jeunesse dans la production actuelle ! Et Ophélie est un personnage qui change beaucoup, que j’ai beaucoup aimé aussi, comme Thorn, qui est un vrai javertien comme tu le soulignes, surtout dans le tome 2. ça m’avait alors frappé, c’est vraiment un personnage très dur au final. J’ai lu le tome 2 de façon plus décousu mais il m’a beaucoup plu avec les révélations sur les dieux…j’ai vraiment hâte que l’auteur sorte la suite. C’est une très belle série pour l’instant, et un univers magnifique. ^^
Super pour le colis ! Tu m’en diras des nouvelles !
J’aimeJ’aime