The Hunchback of Notre-Dame : A new musical

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La nouvelle de la création américaine mondiale du musical Der Glöckner von Notre-Dame avait été annoncée par La Jolla Playhouse en 2014. Mis en scène aux Etats-Unis, le musical avait eu un franc succès, au point de manquer d’être transféré à Broadway. Hélas, cela n’a pas été fait (peut-être à l’avenir !) – les choeurs coûtant trop cher – mais le casting original a tout de même pu se réunir pour produire un enregistrement studio des principales chansons du show. C’est donc avec un grand plaisir et une superbe découverte, que j’ai enfin pu écouter cette comédie musicale, après avoir vu avec impatience des extraits du spectacle sur Youtube. Car le musical n’est pas qu’une reprise du Disney : la version allemande, originale du show, se basait à la fois sur le film de 1996 et sur le livre : Esmeralda meurt, Quasimodo est vraiment sourd, la morale est plus ambiguë, l’histoire plus sombre… C’était donc une découverte, car même si j’ai déjà écouté le casting allemand de 1998, c’était sans comprendre l’histoire.

The Bells of Notre-Dame (Prologue de l’histoire)

Il est frappant, en écoutant le cd et en lisant les paroles, le résumé de la pièce entière, à quel point ce musical n’est pas tant une adaptation du dessiné animé qu’aussi une adaptation du roman. Là où le Disney avait ses bonnes intentions, sa morale claire, le musical se fait indéniablement plus sombre en gardant la structure du dessiné animé et en piochant dans le roman original de Victor Hugo. La narration et les figures secondaires ne sont plus assurées par Clopin, mais par les choeurs qui interviennent ensemble ou par groupes de voix pour faire progresser l’action.

On retrouve au début de l’action Jehan, le jeune frère de Frollo, toujours aussi charmant et voyou (que serait Frollo sans ce petit frère-contraste ?). Les deux frères orphelins sont élevés au sein de Notre-Dame, mais Jehan se fait expulser après avoir voulu emmener une bohémienne « en cadeau » pour l’anniversaire de Claude. Ce n’est que des années plus tard qu’on le voit réapparaître, pour mourir sous les yeux de Claude à qui il confie le fils eu avec cette gitane (eh oui, dans cette version, Quasimodo est le neveu de Frollo). Passé un moment où il est tenté de tuer l’enfant, Frollo décide de l’élever, pour répondre à la demande de son frère. Et ainsi débute l’histoire…les différences (avec le dessin animé et le roman) sont certes nombreuses : cette apparition de Jehan, Phoebus en soldat coureur de jupons qui revient de la guerre (et est passablement hanté par celle-ci), un Frollo fait bel et bien archidiacre pour une fois, Quasimodo sourd, ses gargouilles parlantes étant ses « voix intérieures », une nuit entre Esmeralda et Phoebus, Louis XI apparaît, une scène de Porte-Rouge, Esmeralda qui meurt à la fin…et une morale bien plus ambiguë et plus sombre que le Disney : What makes a monster and what makes a man ?

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D’autre part, même Esmeralda et cette fin sont plus sombres que dans l’histoire d’origine ou le Disney : The world is cruel, the world is ugly, but there are time and there are people when the world is not, and at its cruelest it’s still the world we got / I used to believe that I’d live to see a day of justice dawn, I’ll die while believing still, it will come when I am gone.

Il manque, bien sûr, la mise en scène totale pour juger de l’entièreté du musical, le cd ne regroupant que les chansons principales permettent de suivre l’histoire. Toutefois, on peut dire que la complexité des personnages est gardée, même si certains sont bien évidemment empreints plus de la patte de Disney que de Hugo. Esmeralda garde son charme rebelle et son courage, tout comme Quasimodo nous est rendu plus sympathique, quoique plus proche de son double de papier. Jehan, Phoebus (en-dehors du fait qu’il ne sera pas totalement égoïste), Frollo, sont bien plus proches de leur alter ego du roman. Le tout servi par des voix leur correspondant parfaitement : innocente et puissante à la fois pour Esmeralda (Ciara Renée), Patrick Page nous fait un Frollo subtil et imposant (au point qu’on pourrait le prendre pour Tony Jay à certaines phrases), Michael Arden (Quasimodo) a quelque chose de pénible, de rocailleux, dans sa façon de chanter, tout en gardant une belle voix. Phoebus (Andrew Samonsky) et Clopin (Erik Liberman) ne sont pas en reste, éclatants. Mais chacun a ses défauts, ses qualités : aucun de ces personnages n’est noir ou blanc, que ce soit Frollo ou Quasimodo, Esmeralda ou Phoebus. Ils sont parsemés de nuances gris dans leur portrait et leurs mots, guidés par des sentiments ou des idéaux, loin du manichéisme du Disney, parfois ironiques.

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Et ce que j’adore particulièrement dans cette musique, c’est la place des choeurs. Ils interviennent pour faire des personnages secondaires, pour dire certaines phrases de narration à tour de rôle ou chanter les prières latines de Notre-Dame, faire les voix intérieures de Quasimodo…Il y a là un travail conséquent, une structure de narration bien trouvée et fluide, des intonations et des émotions différentes selon les phrases chantées, mais toujours avec une impression de grandeur et un entraînement certain. J’avais toujours été impressionnée par ces choeurs dans le dessin animé, mais là, ils sont un personnage à part entière, tout simplement. Et ce d’autant plus que si l’on trouve nombre de chansons du Disney d’origine, des nouvelles ont été aussi créées (recréées depuis la version allemande ?) pour l’occasion.

L’ensemble de ces musiques témoignent d’une histoire brillante, qui devait être superbe à voir mise en scène et avec le jeu des chanteurs. Car rien qu’avec ces chansons, on sent l’énergie et le plaisir de chanter qui ressortent de l’ensemble de la troupe, des choeurs comme des rôles principaux. Cela donne à la fois quelque chose d’entraînant et sombre, de haut en couleurs et en même temps de tragique, en tout cas à la hauteur de l’oeuvre de Victor Hugo. Et quand on considère à quel point les dernières adaptations sont somme toute toujours prises à travers un prisme de censure, on ne peut qu’apprécier ce parti pris et que l’oeuvre redonne assez fidèlement l’esprit du roman. Certes, il y demeure un côté simplement « divertissant » qui vient du Disney, moins engagé ; mais difficile de bouder cette adaptation qui permet de se replonger dans l’univers de Notre-Dame de Paris, et qui est merveilleuse à écouter.

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4 réflexions sur “The Hunchback of Notre-Dame : A new musical

  1. Eh bien, eh bien ! Je dois dire que ton article me rend vraiment curieuse… J’aimais beaucoup la BO, ainsi que le dessin animé en général… Mais là, les quelques changements m’enchantent, tout d’abord parce qu’ils ont redonné son sacerdoce à Frollo et que c’est une excellente chose, et ensuite parce que les personnages ont effectivement l’air bien plus nuancés que dans l’oeuvre de 96, en mêlant cette histoire propre avec le roman. Alors c’est décidé, hop ! Je vais tâcher de me le procurer très vite ! 😉

    Tiens, je vois que tu attends la sortie d’Hungry Hearts… La présence d’Adam Driver aurait-elle quelque chose à y voir ? 😉

    A bientôt !

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    1. Ah, mais là je prêche une convertie :p J’aime beaucoup la musique et les choeurs, et je trouve le rend global plutôt bien, tout comme les nouvelles subtilités des persos ! Tu me diras ce que tu en penses, en tout cas, j’attendais ce cd avec impatience de mon côté.
      Tu me connais bien, Adam Driver a également à y voir, même si je ne risque pas de faire toute sa filmo, j’ai pioché ce qui me semblait le plus intéressant ^^
      A bientôt !

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      1. Super je vais voir ça de ce pas tient . Ça me donne envie d rélire ta fics tout cela .(l as tu fini) gros bisou Lo .et au plaisir d’ avoir de tes nouvelles.

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      2. Hello ! Non, malheureusement, je ne l’ai toujours pas finie…j’essaye de m’y remettre cet été, pour de bon…je vais bien de mon côté, j’espère qu’il en est de même pour toi ! et que le musical te plaira !

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