Resident Evil 7 : Biohazard, 2017 | Welcome to the family

Resident Evil 7 Biohazard

Je n’ai jamais joué aux précédents Resident Evil et c’est donc sans a priori particulier que je me suis lancée dans l’aventure du septième opus, sorti le 24 janvier 2017. C’était  l’occasion de découvrir une licence très ancienne et connue, le premier jeu étant sorti en 1996, une licence très souvent comparée avec les fameux Silent Hill. D’aileurs, pour Resident Evil 7 : Biohazard, il est à signaler qu’il se rattache pleinement à l’ambiance survival horror du tout premier volet (les autres étant plus orientés vers l’action) et qu’il utilise la vue à la première personne, qui fait écho à la démo de Silent Hills P.T., démo terrifiante d’un jeu qui ne sortira désormais jamais. Toutefois, d’après Capcom, l’éditeur du jeu, le développement de Resident Evil 7 est bien antérieur à Silent Hills P.T., ce qui exclurait toute inspiration.

L’histoire de Resident Evil 7 est bien simple et ne surprend d’ailleurs guère, tout au long du jeu : Ethan Winters, le personnage incarné par le joueur, reçoit un message de sa femme Mia, disparue depuis 3 ans. Ses recherches le mènent à Dulvey, Louisiane, dans une ancienne plantation apparemment abandonnée. Il y retrouve une Mia étrange et désorientée, prisonnière, et est très vite poursuivi par les propriétaires des lieux, la famille Baker, sanguinaire et dérangée…

Resident Evil 7 Biohazard Baker Family

Ambiance et immersion

Ce qui frappe le plus dans ce jeu vidéo est l’atmosphère intensément immersive qui s’en dégage. La vue à la première personne aide largement : en voyant tout par les yeux du personnage d’Ethan, on est inévitablement plus soumis au stress et à la tension qui accompagnent toute aventure en survival horror, aux jump scares. Et évidemment, on fait face au paradoxal souhait de vouloir avancer dans l’aventure pour comprendre ce qui se passe, tout en ayant véritablement la crainte de voir apparaître l’horreur qui attend un peu plus loin, au détour du couloir, du tunnel ou derrière la porte fermée. On se croirait réellement dans la maison des Baker, et j’imagine que cela est encore plus impressionnant en réalité virtuelle, si on a la possibilité d’y jouer.

Telle immersion est permise par la qualité et le détail des décors. Resident Evil 7 : Biohazard nous fait passer d’une fin de journée ensoleillée à une longue nuit interminable, durant laquelle on désespère de voir l’aube un jour. La nuit nous accompagne dans la vieille maison abandonnée principale, riche en pièces secrètes, sous-sols et greniers, puis dans une maison secondaire toute aussi effrayante, et enfin dans l’épave d’un bateau échoué. Il est amusant de voir qu’on retrouve en fait tout ce qui sera digne d’un film d’horreur : le navire hanté, le grenier au-dessus de la chambre d’une fillette soupçonnée d’être un fantôme, la maison abandonnée avec un sous-sol contenant même une morgue… Cela se reflète jusque dans les objets et décors des pièces : une maison de poupée contenant un plan secret, un ballon rebondissant venant de nulle part, une tronçonneuse qui n’est pas sans évoquer Ash vs. Evil Dead, un lieu de torture qui évoque probablement Saw. Sans oublier la charmante famille Baker composée de fous et de cannibales, qui semble tout droit sortie de Massacre à la tronçonneuse, incluant une inquiétante grand-mère et une gamine fantôme. Plus on avance, plus on trouve des éléments familiers des atmosphères d’horreur, repris souvent avec justesse. Assez en tout cas pour savoir que tels détails ne sont pas innocents et signalent un danger.

Resident Evil 7 Biohazard

Si l’on outrepasse la tension adjacente au jeu – et on le peut parfois, dans des zones qu’on sait nettoyées de tout ennemi zombie par des armes diverses et sympathiques – on peut même prendre le temps d’admirer ces décors qu fourmillent de détails, jusqu’aux toiles d’araignées et fissures du plafond. Le jeu est d’une réelle beauté graphique et réaliste, fait véritablement se sentir enfermé dans cette maison horrifique, qui grince et craque régulièrement, pour nous rappeler qu’on n’est pas là pour faire les touristes. Surtout quand la maison se retrouve soudain contaminée par une espèce de moisissure grandissante et presque organique. La musique fait d’ailleurs bien son job pour nous plonger dans une atmosphère pesante et effrayante : on se sent inévitablement tendu durant le jeu. Et ce même si ce malaise correspond davantage à regarder un film d’horreur plus gore que véritablement angoissant, et qui ne vous poursuivra pas forcément en allant vous coucher ensuite.

Personnages et scénario

Resident Evil 7 Biohazard Mia

Je ne saurais trop faire un parallèle avec les précédents jeux Resident Evil, même si je sais qu’ils parlent davantage de zombies et de catastrophes scientifiques. Ce jeu ne saura donc faire exception à la règle, bien que possédant par aspects un côté plus surnaturel, plus apte à effrayer. D’ailleurs, le titre Resident Evil est extrêmement juste dans cette maison abandonnée, qui paraît littéralement maléfique, comme ses habitants.

Le scénario est assez simple et linéaire : à la recherche de Mia, Ethan doit se débarrasser des membres de la famille Baker qui menacent sa vie ou l’empêchent d’accéder à des objets nécessaires pour la suite du jeu. Au cours de cette quête, on en apprend un peu plus sur ce qui s’est passé dans cette demeure ; et si les explications sont sans réelle surprise (on y conclut soi-même logiquement en progressant) ni très originales, elles réservent parfois un peu d’émotion. La fin, en revanche (il y en a d’ailleurs deux et j’ai choisi la plus heureuse) peut paraître quelque peu bâclée, y compris avec la résolution de l’identité de l’antagoniste final. Ça n’empêche toutefois pas ce dernier d’être assez flippant ! Un élément de la cinématique de fin fait également clairement référence aux jeux précédents, quoique de façon un peu ambiguë, là où les liens avec les opus antérieurs ne sont pas forcément très visibles.

Quant aux personnages, ils sont hélas trop lisses pour qu’il soit réellement possible de s’attacher à eux. Si l’on détecte parfois un sens de l’humour salvateur dans les situations horribles de Ethan, on ne sait rien de lui, tout comme des autres personnages. Il est tout à fait possible d’admirer le cran et le courage d’Ethan et de Mia face à ce qui leur arrive (car on contrôle Mia à certains moments), mais bien plus difficile d’éprouver de l’empathie pour eux. Tout comme pour la famille Baker ou pour Zoe, l’absence de passé empêche de prendre parti pour l’un ou l’autre des personnages. Mia devient d’ailleurs assez vite insupportable.

Resident Evil 7 Biohazard

Singularités bienvenues

Sans être innovant, Resident Evil 7 a aussi son lot de petites particularités assez agréables. Ainsi, les trophées ont des noms parfois très amusants et plus humoristiques que dans certains jeux ; certains s’obtiennent d’ailleurs après un échec ou un simple acte anodin. Fermer une porte derrière soi permet d’obtenir « La porte ! », essayer de résoudre une énigme avec un mauvais objet donne « Bien essayé ! », ou quand Ethan sort du bateau abandonné, on a le trophée « Il est Ethan un petit navire ». Ce sont des détails, mais c’est amusant. Et j’ai particulièrement aimé explorer le bateau abandonné.

D’ailleurs, les énigmes qu’on a à résoudre tout au long du jeu sont assez simples et les résolutions se trouvent avec un peu de logique. Cela donne un petit côté réflexion au milieu de l’atmosphère horrifique de la demeure, et une pause parmi les nombreux allers-retours que l’on doit faire, tant pour avancer le jeu, que pour parfois gérer son inventaire via un coffre.

Une autre singularité que j’ai particulièrement apprécié du jeu est le fait de trouver des cassettes vidéos permettant des flash-back. Ces passages font alors prendre le contrôle d’un autre personnage (le sujet de la vidéo) et donnent accès à des événements s’étant déroulés dans la même maison, un moment auparavant. Cela donne un nouveau visage aux lieux, dévoile des tenants de l’histoire ou permet encore de savoir quoi faire par la suite… à noter que ces passages sont par ailleurs facultatifs car rien n’oblige le joueur à regarder les cassettes, et il est même probablement possible de les interrompre en plein milieu.

Resident Evil 7 Biohazard
Conclusion

En somme, Resident Evil 7 : Biohazard est un très bon jeu, voire excellent, par son atmosphère réellement prenante et immersive (quand on parvient à outrepasser la frousse quand on y joue). On n’a qu’une envie, découvrir tous les éléments de l’histoire. Le jeu offre autant des moments d’action que de découverte, quelques énigmes, et a son lot de petites frayeurs ou de moments mettant la pression. Il n’est pas aussi angoissant qu’un Silent Hill, malgré certaines similarités (vue à la première personne, souillure progressive de la maison, bande-son pesante), mais il offre une expérience de jeu vraiment plaisante sur une douzaine d’heures. Le seul bémol est qu’il manque de véritables surprises et que la fin m’a semblé un peu bâclée, par rapport à la tension grandissant tout le long de l’aventure. D’ailleurs, comme dans tous les jeux horrifiques, ce que vous n’aimerez pas dépendra de vos propres peurs, et j’ai été servie au niveau de la fillette fantôme et des moments un peu claustrophobes. La qualité du jeu, des effets de lumières et des détails du décor, doivent le rendre encore plus immersif en réalité virtuelle, assurément. A noter qu’en plus des DLC payants, un DLC gratuit était prévu pour le printemps et a été repoussé à une date indéfinie, Capcom voulant l’améliorer davantage.


4 réflexions sur “Resident Evil 7 : Biohazard, 2017 | Welcome to the family

  1. Tu vois, il t’a plu, finalement mon cadeau ! Il est clair que d’après moi, ce Resident Evil relance la saga, tant au niveau de l’histoire que du gameplay. C’est pas mal différent. D’ailleurs, sait-on quand ça se situe par rapport aux anciens jeux, ou rien à voir ? Pour le gameplay, pour le peu que j’en ai vu, il y a quand même des échos aux anciens jeux. D’abord ces insupportables portes qui mettent quelques secondes à s’ouvrir, en grinçant, et aussi la recherche d’objets faussement anodins pour ouvrir des portes, ou des compartiments secrets. Sans crier aux plagiats, effectivement ; il y a l’air d’avoir plusieurs inspirations. Notamment Silent Hill, ou Massacre à la tronçonneuse, pour cette famille déjantée et horrible autour de la table. D’ailleurs, c’est assez cocasse que le héros ait une main agrafée, cela aussi fait penser à Evil Dead. En tout cas, le jeu est très beau et atteint ses objectifs, niveau oppression. Vu que tu ne voulais pas y jouer seule au début, tu en es quand même venue à bout, félicitations. Il faudra me le prêter. Que dire d’autre ? Dommage que les personnages et certaines choses sont bâclées, comme si l’histoire n’était qu’un prétexte pour rassembler tous ces éléments d’horreur. Après, je soupçonne qu’on ne sache rien du héros, ou des autres, pour accentuer l’immersion, vu que le jeu est à la première personne, et compatible avec la réalité virtuelle. Ils veulent qu’on s’y croit, et ça doit marcher. Le second opus, s’il y en a un, sera sûrement plus explicite. En tout cas, les trophées sont rigolos, et je crois avoir fait le tour de mes remarques.

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    1. Oui, ça m’a beaucoup plu au final, et j’avoue que je vais replonger vers Silent Hill grâce à ça…et j’ai d’autres jeux d’horreur en tête. (suis maso) D’après les documents que tu trouves dans le jeu, ils sont datés de 2017, et des sites de fans ont l’air de confirmer que RE7 se passe en 2017. Donc ça doit suivre logiquement la série, et c’est bien une suite reliée (un élément à la fin le confirme). C’est vrai que les portes grinçantes étaient agaçantes, parfois…. red. Je pense qu’il y a beaucoup plus d’inspiration que de réel plagiat, en effet. Et bien vu pour la référence à Evil Dead.
      Oui j’ai réussi à le finir en entier ! je pense que l’envie de savoir ce qui se passait joue, et également, je me suis un peu décontractée non pas par habitude, mais parce que ça devient plus zombies que surnaturel. Mais je ne nie pas du tout qu’il fait sursauter pas mal et qu’il tient une bonne couche d’oppression. Et il est vraiment, vraiment beau graphiquement. J’aurais presque envie d’y rejouer pour ca, cette profondeur de détails dans les décors. Je te le prêterai. Je pense également qu’on ne sait rien du héros, pour permettre davantage d’immersion. Après, on peut considérer que dans pas mal d’œuvres horrifiques, les scénarios et personnages sont assez simples ; du coup c’est un regret, mais pas trop surprenant. Par contre, essayer ce jeu en réalité virtuelle, doit vraiment être une sacrée expérience. A ton tour de tester, bientôt ! 😀

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      1. Moi on m’a prêté The Evil Within, mais il a l’air compliqué. Je crois que Outlast est sorti, aussi.

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      2. D’après le peu testé, oui, il est pas évident celui-là. Courage et tu m’en diras des nouvelles ! Je pensais à Outlast, en effet, d’autant qu’il regroupe les trois opus. Mais avant cela, j’ai deux Silent Hill à finir, un autre jeu horrifique..et après je me pencherais éventuellement sur Layers of Fear et Outlast. Bon, faut pas que j’oublie The Witcher dans un autre registre (et les autres que j’ai…) Un à la fois !

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