Geralt de Riv est un sorceleur, un humain auquel des mutations alchimiques ont considérablement amélioré ses sens et sa force physique. Dans un univers d’heroic fantasy inspiré de la mythologie slave, la guerre brûle entre l’empire de Nilfgaard et les Royaumes du Nord. Geralt apprend alors que sa fille adoptive, Ciri, est recherchée par la Chasse Sauvage, une troupe de chevaliers spectraux et de monstres. Il se met en quête de Ciri, aidé par ses deux amies magiciennes, Triss et Yennefer….
Voilà un résumé bref et aucunement révélateur de la profondeur de l’univers de The Witcher 3 : Wild Hunt. Car si l’histoire est bel et bien celle de Geralt et de Ciri, ce serait oublier les nombreux protagonistes dont on croise la route, entre monstres et humains, dans des régions aussi diverses les unes que les autres, le tout parsemé d’intrigues mémorables, le plus souvent dramatiques mais aussi légères. La quête principale de Geralt se trouve mêlée à bien d’autres, et durant ce long jeu vidéo RPG en monde ouvert, on aura l’occasion d’aider au couronnement d’un roi ou d’une reine, de tuer des monstres sous contrat, de résoudre des mystères de maison hantée, de participer ou non à un régicide, retrouver un ami poète, ou encore la femme d’un baron… Et encore beaucoup, beaucoup d’autres histoires, toutes parfaitement scénarisées, chacune mettant en place des personnages, même secondaires, complexes, aux motivations réelles, avec une vraie force d’âme. L’univers de The Witcher 3 est tout simplement immense, riche en intrigues et en protagonistes forts, parfois en situations angoissantes ou poétiques, et très adulte. Même s’il faut un peu de temps au début, et même si l’on ne comprend pas toujours tout le background des affaires politiques de ce monde ambitieux, on se sent plongé dans un univers véritablement travaillé, avec cœur et conviction – chose que les graphismes et la beauté du monde ouvert accentuent.
Et il devient ainsi très vite possible de s’attacher aux différents personnages qu’on croise, ou en tout cas de ne pas y rester indifférent. Je n’étais pas particulièrement fan de Geralt au début, mais ensuite, son humour pince-sans-rire, sa force de caractère, sa capacité à n’être ni complètement blanc, ni complètement noir – chose influencée par les décisions en tant que joueur lors des multiples choix de dialogue – en font un personnage charismatique, complexe et finalement attachant. Son existence elle-même est après tout un paradoxe et place le protagoniste dans une situation peu enviable : la plupart des gens détestent les sorceleurs, « des mutants », mais sont bien obligés de recourir à eux pour traquer des monstres ou pour certaines missions. Ses compagnons de voyages ne sont pas en reste, que ce soit Yennefer, superbe et hautaine parfois, mais également enchanteresse, ou encore Triss, plus humaine, plus joyeuse… et n’oublions pas Ciri, qui se caractérise avant tout par sa volonté de vouloir être maîtresse de son destin et trouver sa propre route, alors qu’elle est destinée à devenir Impératrice.
The Witcher 3 se démarque donc par son monde ouvert incroyablement vaste, qu’on peut passer des heures à explorer, suivant des quêtes secondaires au point d’en oublier la principale, mais tout est tellement travaillé, scénarisé, que cela en vaut la peine. Les DLC disponibles ne sont pas en reste non plus, avec Hearts of Stone qui permet de faire face à un des antagonistes les plus retors et les plus machiavéliques qui existent, Gaunter de Mauré, un être surhumain capable d’exaucer les vœux. Mais comme tout diable, ses promesses sont bien souvent des pièges au désavantage de ses victimes. Quant à Blood and Wine, on y découvre une nouvelle région, Toussaint, inspirée du sud de la France, magnifique dans ses décors, intelligente dans ses quêtes faisant référence aux contes et œuvres littéraires, de Werther au Roi Arthur, en passant par les contes de Grimm, avec une fantaisie bienvenue. On peut en effet y obtenir une demeure pour Geralt, nommer un vin après la résolution d’une intrigue, et achever la quête principale vous fera aussi bien affronter un vampire que traverser une terre où les contes de Grimm sont revisités.
Le gameplay n’est pas en reste : outre traverser des régions très différentes les uns des autres, il est possible de personnaliser l’armure, l’apparence ou les vêtements de Geralt, ses armes, d’apprendre des capacités magiques, de fabriquer des potions…Choses toujours utiles car les combats peuvent s’avérer ardus et il faudra parfois changer de stratégie pour survivre. On possède également sa propre monture, mais aussi la possibilité de naviguer en bateau dans l’archipel de Skellige, notamment. Il serait injuste d’oublier également la bande-son, capable de musiques aussi épiques qu’intimes, majestueuses et apaisantes.
Les fins diffèrent également selon les choix que l’on fait emprunter à Geralt. J’ai obtenu, personnellement, l’une des bonnes fins, puisque Ciri reste en vie et devient sorceleuse, suivant son propre chemin. Par la même occasion, Geralt survit et reste avec sa compagne Yennefer, qui le retrouvera à Toussaint. Tout semble porter à croire que ces deux personnages profiteront d’une retraite bien méritée après la guerre et leurs diverses aventures… Ce qui est une fin à la fois satisfaisante pour les personnages, mais également triste pour le joueur : quand Geralt annonce son intention de s’installer à Toussaint, ce dernier nous sourit, signalant la fin de l’aventure. Et toutes les intrigues de ce RPG auront été passionnantes, parfois drôles et dérisoires, parfois effrayantes. C’est un regret de quitter ce monde empli de « démons et merveilles », pointilleux jusqu’au dernier détail, et avec un solide passé derrière lui. Au bout de plusieurs dizaines d’heures de jeu, en quittant l’univers de The Witcher ainsi, je n’ai eu qu’une envie : continuer un peu l’aventure avec Geralt, cette fois au travers des romans et nouvelles d’Andrzej Sapkowski, l’écrivain ayant inspiré cette série de jeux vidéos.
Il y a sûrement un avant et un après The Witcher, concernant les jeux vidéos et les RPGs. Le jeu était magnifique, et peut-être d’autant plus que j’ai joué un Geralt … sec, qui connaît une fin tragique. Il y a peu d’autres RPGs qui ont des personnages, des environnements et des quêtes aussi aboutis. The Witcher laisse penser que le jeu est aussi étoffé qu’il aurait pu l’être, ce qui est une sensation de plus en plus rare de nos jours. On ne l’a pas avec Skyrim et Final Fantasy XV, qui sont cependant géniaux à leur manière.
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Oui, c’est fort possible que The Witcher ait vraiment établi un idéal au niveau des RPGs. Quelle que soit la direction donnée à Geralt, c’est juste magnifique, immersif, et prenant. Je rejoins ton avis pour ce qui est de la complexité étoffée de l’univers et des personnages, j’ai l’impression que le studio y a vraiment mis de tout son coeur. Là où d’autres ont une attitude plus commerciale, notamment pour les DLC. Puisse leur prochain jeu être aussi réussi.
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On ne se remet pas de ce jeu, tout comme pour The last of us d’ailleurs où après l’avoir terminé je n’ai plus touché à une manette pendant 6 mois. J’ai eu une très mauvaise fin d’abord du coup j’ai recommencé et Ciri est devenue impératrice.
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Oui, je suis assez d’accord ! On a seulement envie de rester dans cet univers, pour de bon. Le quitter ça a été sacrément triste, alors que j’ai mis des mois à le finir et que je voulais le finir. Ça fait partie de ces univers où on a envie de retourner, encore et encore. Je crois qu’il est plus facile qu’il n’y paraît d’avoir la mauvaise fin, d’ailleurs. Je n’ai pas fait The last of us, mais un de ces jours, j’y jouerai.
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J’ai pleuré à la fin de The last of us, et je saigne en ce moment la bande annonce du 2, la chanson je l’écoute en boucle.
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Un super Rpg, quand on sait que Netflix prépare une série à son sujet, on ne peut qu’être impatients !
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Je suis également curieuse de voir ce que cela donnera en série !
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J’avoue que pour le moment, Netflix ne me déçoit pas !
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Super bel article, une analyse très détaillée et méticuleuse ! Ca fait plaisir 🙂
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Merci à vous ! 🙂
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Waah… Je débarque fort longtemps après la parution de cet article, mais bon sang, ce que tu me donnes envie d’y jouer ! Le simple fait du monde ouvert à explorer est un atout énorme pour moi qui aime vagabonder pendant des heures (comme dans Zelda Breath of the Wild), plus le fait que tu ne cites que des points positifs : pas de doute, je vais me le noter celui-ci ! Merci pour la découverte !
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Alors, The Witcher est un peu compliqué à prendre en main au premier abord, mais ensuite il vaut vraiment le coup ! Je pense qu’on y retrouve tout ce qu’on aime dans ces univers de fantasy : suivre plein de personnages dans un univers vaste et empli de surprises, avec toujours de l’émerveillement… et dans ce jeu les paysages sont juste magnifiques d’ailleurs. Et c’est une aventure dont les péripéties sont fascinantes pour la plupart…C’est d’ailleurs, de façon unanime, un des meilleurs jeux d’une génération de consoles.
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Mais n’en jette plus ! Il semble incroyable. Je ne sais pas quand ça sera, mais c’est sûr qu’il aura sa chance !
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