Les garçons de l’été – Rebecca Lighieri, 2018
Le topo : La vie d’une famille bascule, quand le fils aîné part surfer et se fait arracher la jambe par requin. De cet accident, se révéleront alors toutes les pensées et toutes les névroses de chaque membre de la famille.
Le résultat : Je n’étais pas partie du bon pied avec Les garçons de l’été, au vu de toutes les scènes de sexe trop présentes au début du récit. Et puis…la narration sautant du point de vue d’un personnage à l’autre, les événements s’enchaînant, j’ai lu le reste très vite. Ce roman est sombre, versé dans la psychologie de ses personnages, et je dirais même dans toutes les névroses, les noirs secrets, les penchants sombres de chaque protagoniste. On assiste à la pourriture et à la décadence d’une famille sur plusieurs années, n’épargnant ni les parents, ni les deux fils, ni la fille, et encore moins les copains et copines de ces derniers. Aucun personnage ne mériterait véritablement d’être sauvé, là-dedans, tant au-delà de certains penchants positifs, ils ont beaucoup de travers. Et l’auteur raconte tout cela avec un style assez fluide et prégnant, alternant phrases poétiques et scènes crues, voire très glauques. A ne pas mettre entre toutes les mains, mais indéniablement marquant par la noirceur jalouse et l’hypocrisie présentes dans le roman.
Le mari de mon frère, tomes 1 à 3 – Gengoroh Tadame, VO 2014-2015, VF 2016-2017
Le topo : Quand son frère jumeau décède, Yaichi se retrouve contraint d’accueillir son beau-frère, venu visiter le Japon en hommage à son mari. L’arrivée du Canadien Mike émerveillera la fille de Yaichi, mais se montrera source de soupçons et de préjugés pour la plupart des autres personnes.
Le résultat : Ce manga est criminellement adorable…Non seulement par la justesse et la simplicité avec lesquelles il aborde le sujet de l’homosexualité, mais aussi de nombreux autres thèmes : le deuil, le divorce, les relations de famille, l’arrivée d’un étranger dans un Japon codifié. Au fur et à mesure de l’histoire, Yaichi apprend à surmonter son homophobie passive grâce à Mike et aux questions innocentes (et pourtant évidentes) de sa fille. Par-là même, avec un peu de retard, il apprend à connaître son frère décédé, et à lutter contre ses clichés sur l’homosexualité. Tout est fluide, des dessins aux dialogues, avec beaucoup d’humour et de tendresse, et honnêtement, le trio de personnages est un des plus adorables que j’ai jamais pu rencontrer en littérature. Le mari de mon frère est une lecture engagée et intelligente, toute en douceur, et il n’est pas étonnant que le manga ait reçu des prix à l’étranger, et ait été sélectionné lors du Festival d’Angoulême.
Inversion – Sylvie Gaillard, Frank Woodbridge, KolonelChabert, 2018
Le topo : Lorsque sa compagne le quitte, Paul, compositeur, noie son chagrin dans l’alcool et les somnifères. Ses rêves, plus colorés que son existence actuelle, lui paraissent alors tellement vivants qu’il finit par ne plus distinguer ce qui arrive dans son sommeil, de la réalité.
Le résultat : L’histoire d’Inversion avait attiré mon attention, pour ce mélange de rêve et de réalité. Si je n’ai pas été entièrement séduite par le dessin, un peu rude à mon goût, celui-ci joue tout de même très bien des couleurs et des effets pour différencier les rêves de Paul, de sa vie quotidienne. Même si on finit par perdre le fil, tant la narration parvient à nous montrer comment cet imaginaire envahit la réalité. L’histoire est quant à elle bien intéressante, pour arriver à comprendre comment on peut préférer vivre de simples rêves, au lieu d’affronter la vie quotidienne, lors d’une période difficile. Cette réaction est à la fois triste et touchante, et elle a été plutôt bien exploitée dans cette bande dessinée.
Dragon Ball 1 – Akira Toriyama, VO 1984, VF 1993
Le topo : Dans un monde fantastique, un petit garçon à la force surhumaine et à queue de singe se retrouve embarqué dans la quête des sept Dragon Ball. De multiples aventures arrivent, et les antagonistes sont nombreux…
Le résultat : Il est encore trop tôt, avec un seul tome, pour avoir un avis sur la série Dragon Ball. Je ne l’ai pas connue quand j’étais petite, ou de très loin, avec l’anime : c’est donc surtout par curiosité que j’essaye de lire ce manga qui est culte pour beaucoup. S’il est certain qu’il a un peu vieilli et qu’il a la liberté de ton propre aux années 80, les aventures du petit Son Goku sont pour l’instant plutôt amusantes.
(Par ici, ça sent la rentrée littéraire…! Je ne suis pas quelqu’un de véritable fan de la rentrée littéraire, généralement propice aux romans pessimistes, d’auto-fiction, et/ou se basant plus sur des idées à faire entendre, qu’une véritable histoire avec des protagonistes fouillés. Cette année, j’ai pu constater que si les sujets traditionnels de guerres mondiales / guerre d’Algérie sont un peu moins présents, nous avons pas mal de chômage et plusieurs romans sur le viol, conséquence du mouvement #Metoo.)
Les prénoms épicènes – Amélie Nothomb, 2018
Le topo : « La personne qui aime est toujours la plus forte. » (C’est le synopsis de l’éditeur.) Au-delà de cette phrase terriblement énigmatique, Les prénoms épicènes raconte comment un homme parvient à séduire une femme pour se venger de son ex ; mais ce complot se retournera contre lui.
Le résultat : Cela faisait des années que je n’avais pas lu de romans d’Amélie Nothomb, excédée par le côté auto-fiction qu’elle donnait à la plupart de ses récits. Les prénoms épicènes, revenant à un récit traditionnel, a donc été une assez bonne surprise. La plume de l’auteure est assez admirable, car elle parvient à très bien ciseler ses phrases et à trouver des expressions, des dialogues justes et percutants, tout au long de son texte. De plus, l’histoire n’est pas dénuée d’intérêt, avec cette histoire de vengeance se servant d’un mariage, puis d’une famille, pour nuire à l’ex-compagne du protagoniste masculin. Il va de soi qu’il apprendra à ses dépens que la vengeance finit toujours par nuire davantage à celui qui la nourrit pendant des années. Quant au titre, il se justifie par le fait que tous les personnages portent des prénoms épicènes, soit mixtes. Ce fut donc une lecture agréable, mais elle ne restera pas dans ma mémoire, laissant un arrière-goût de « oui, et ? ».
Le dernier été (Becks letzter Sommer) – Benedict Wells, VO 2008, VF 2018
Le topo : Beck est professeur de musique et de maths dans un lycée, et un ancien musicien lui-même. Lorsqu’il se rend compte du talent de chanteur d’un de ses élèves, il cherche alors à l’encourager dans cette voie et à faire de lui un véritable artiste. Il entre alors dans une période de son existence, entre-deux eaux, où il aspire tant à trouver un couple stable, qu’à accomplir ses rêves, pour ne pas passer complètement à côté de sa vie…
Le résultat : Le dernier été n’est pas autant un coup de cœur que La fin de la solitude du même auteur. Il faut en effet signaler qu’il s’agit du premier roman publié de Benedict Wells, alors que La fin de la solitude était son quatrième ouvrage, avec davantage de maturation d’écriture. Malgré tout, je me suis laissée entraîner sans difficulté par cette histoire, qui relève pas mal du road-trip et de la recherche du renouveau dans une vie qui semble déjà usée. Beck est comme beaucoup, avec une situation stable, un revenu financier régulier, mais peinant à trouver l’amour ou à accomplir ses rêves. Rencontrer son élève musicien, accepter les délires de son meilleur ami d’enfance, se laisser surprendre par une femme inattendue, seront autant de choses qui le feront sortir de ses habitudes. Au lieu de s’enliser dans sa zone de confort, c’est tenter d’être libre, de se dépasser, qui lui permettra de faire de meilleurs choix de vie, et savoir ce qu’il veut vraiment. Le dernier été est un roman plutôt sympathique à lire, avec certes des références à la musique, une construction sous forme de chansons, et une galerie de personnages assez détonants. Sans avoir de coup de cœur, je l’ai quand même bien aimé !
Tenir jusqu’à l’aube – Carole Fives, 2018
Le topo : Le récit d’une mère de famille divorcée, qui tente de jongler entre son travail et son jeune fils, dans une société pas si bienveillante que cela.
Le résultat : Tenir jusqu’à l’aube reflète les difficultés d’aujourd’hui pour un parent qui aurait à élever seul son enfant (même si ici, c’est surtout une mère). En cela, il est très réaliste, entre toutes les injonctions données par la société sur la manière d’élever un enfant, sur la culpabilisation faites aux mères quel que soit l’éducation donnée ou les problèmes rencontrés, sur le côté administratif d’une société qui ne prend pas assez en compte le côté humain et les problèmes de la vie. Et ce en plus des autres problèmes, comme un travail qui n’entend pas les difficultés d’une mère solo, tout en étant le seul revenu de cette femme pour (sur)vivre avec son enfant. Ce roman est, c’est certain, une dénonciation envers l’hypocrisie générale de la société et des gens : mention spéciale aux injonctions à être une mère/femme parfaite qu’on pourrait trouver sur Internet, et totalement retranscrits dans l’histoire. Mais il montre aussi une grande affection entre l’héroïne et son petit garçon, et le besoin de liberté, de souffler, de la protagoniste principale.
J’ai également tenté de lire Manhattan Beach, de Jennifer Egan, avant d’y renoncer, constatant que l’histoire ne démarrait toujours pas après cinquante pages.
Le mari de mon frère, j’en avais entendu parler, en bien également. Je suis pas très tenté à cause des dessins. Les corps sont exagérément musculeux. Mais si c’est si bien que cela, bien sûr, je tenterai. Le sujet m’intéresse. Pour Dragon Ball, c’est vraiment une aventure pour enfants, tant que Goku est enfant/ado. Il n’empêche que ça pose les codes de la saga. Après, ça prend de l’ampleur dès que Goku est adulte et a son premier fils. C’est à partir de là que l’animé est devenu Dragon Ball Z. Tu verras que les dessins sont de plus en plus détailles et beaux, il y a une vraie évolution, que ce soit pour les combats ou les personnages. Là, je n’ai lu que le tome 1 de Dragon Ball Super, on ne retrouve pas la même qualité de scénario et de dessin, mais ça se laisse lire.
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Ah, les corps musculeux m’ont un peu rendue perplexe, au début. Je pense que ça s’explique du fait qu’avant, l’auteur dessinait surtout des histoires homoérotiques. Mais c’est vrai que c’est exagéré, pour ce manga-là, en tout cas.
Je vais continuer à découvrir Dragon Ball tranquillement, au moins, partir de l’enfance, ça aide à s’attacher au personnage en attendant que ça s’étoffe. Et les « suites » sont pas toujours à la hauteur, malheureusement. Mais bon, lire Dragon Ball Super, ça doit te replonger dans pas mal de souvenirs !
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