Burly Men at Sea est un jeu sorti en 2016 sur PS Vita, Android et Iphone, PC et Switch. Il a ensuite connu un support sur PS4 l’année suivante. Qu’on se le dise, Burly Men at Sea est un petit jeu vidéo indépendant, produit par une équipe « mari et femme », Brain&Brain, et je ne l’aurais sans doute pas découvert s’il n’avait été inclus dans les jeux mensuels de l’abonnement PS +. Il est à mi-chemin entre le point & click et le visual novel (moi qui me demandais justement ce que rendait ce genre de jeu vidéo) et n’a pas d’autre but que de proposer une jolie aventure, droit dans la lignée des contes de l’enfance.
Stoïque Barbe, Leste Barbe, Brave Barbe sont trois frères (fièrement barbus, on s’en doute). Pêcheurs, ils cueillent dans leur filet une bouteille à la mer, contenant une mystérieuse carte marine, indiquant seulement leur île. Après avoir interrogé en vain diverses personnes du village, c’est l’aubergiste, le vieux du village, qui leur dira qu’il s’agit certainement d’une carte…propice à attirer les aventures. Sur cette seule indication, les trois frères partent sur leur bateau. A peine éloignés de leur île, ils se font directement avaler par une baleine. Ce n’est que le début de péripéties où ils croiseront des créatures folkloriques scandinaves et traverseront des lieux étranges…
« Nous sommes des gens simples et tranquilles, et nous n’avons que faire d’aventures. » (Tolkien)
Burly Men at Sea (littéralement, Des hommes costauds en mer, si vous voulez vous gâcher la poésie du titre anglais) est véritablement un petit conte d’aventures maritimes. Mon premier parcours dans ce jeu m’a irrésistiblement fait penser à Bilbo le Hobbit, y retrouvant un peu de l’humour et de l’indécision face à l’aventure pour nos personnages principaux. Nos trois marins ne sont désignés que des caractéristiques physiques, comme de nombreux autres protagonistes de contes traditionnels, et se retrouvent vite embarqués dans des péripéties surprenantes. Je ne peux en dévoiler trop, car le jeu reste très court et ne mérite pas d’être ainsi spoilé. L’étape du bateau à la baleine rappelle immanquablement Pinocchio, mais les héros croisent aussi des nymphes, la Faucheuse, ou encore d’autres créatures (marines ou terrestres) issues du folklore.
Ce sera bien entendu l’entraide entre les frères qui permettra d’aller au bout de leur histoire, autant que leur courage ou leur rapidité. D’aventure en aventure, ils croisent divers personnages, énigmatiques ou drôles, quotidiens au village, ou totalement magiques. L’histoire est racontée à la manière d’un conte, ne nommant aucun personnage directement, aucun n’étant particulièrement mauvais non plus d’ailleurs. Certains sont absurdes, d’autres plus maussades, comme la Faucheuse, que les marins qualifieront même d’attachante. L’humour est subtilement présent tout du long de l’histoire, par les répliques de nos trois héros, par le comique de situation parfois. Et pour autant, le jeu reste bel et bien dans la lignée d’un conte, où la morale serait simplement de laisser l’aventure vous tenter, pour vivre de merveilleuses expériences et en ressortir un peu grandi.
Un monde minimaliste et discrètement changeant
Burly Men at Sea ne raconte qu’une seule histoire, ou presque. Selon les actions effectuées par le joueur, (des clics pour effectuer certaines actions), les choix faits (partir de la baleine ou attendre à l’intérieur), on peut embarquer dans trois axes principaux d’histoires, comportant eux-mêmes quelques branches. Rien de complexe à la Heavy Rain, attention, seulement des petits embranchements qui permettent de croiser d’autres personnages, pour arriver plus ou moins à la même fin. Presque…car quand nos trois marins repartent sur les mers pour vivre une nouvelle aventure, les créatures croisées en route se souviennent de leur passage, et font plus ou moins des commentaires (comme nos héros d’ailleurs!). Rejouer la même histoire pourrait s’avérer répétitif, sans ces subtils changements, toujours faits avec un léger humour que j’ai personnellement beaucoup aimé. La finesse d’écriture contribue aussi au charme de l’histoire.
L’atmosphère de conte provient aussi du minimalisme du jeu. Ce dernier est, comme en témoignent les images, tout en couleurs douces, avec des des formes vives et colorées, ce qui ne l’empêche pas d’être simplement très joli dans son style. Les dialogues eux aussi tiennent des histoires pour enfants, n’hésitant pas à mêler une histoire fluide et compréhensible à un vocabulaire pas forcément simpliste. Quant aux musiques, elles contribuent fortement à cette ambiance, avec des petites chansons en chœur a cappella, des bruitages faits « maison », ce qui donne un côté original et délibérément ancien à l’ensemble. Certes, il n’y a pas beaucoup de gameplay dans cette aventure, à part cliquer pour animer certains éléments ou êtres du décor. Les touches directionnelles font avancer les marins et le paysage autour d’eux, le décor étant naturellement enfermé dans une sorte de bulle lors du jeu. Il n’empêche que ces graphismes, aussi minimalistes qu’ils soient, font parfaitement leur effet, poétiques et naturels à la fois.
Conclusion
Un adulte qui continue à aimer les histoires, qui a gardé une âme enfantine, trouvera autant de plaisir qu’un enfant à jouer à Burly Men at Sea. Le jeu est un conte d’aventures en mer, au gameplay minimal, qui garde un mécanisme volontaire de répétition. Aussi, si le manque d’interaction et la sensation de tourner en rond arrivent vite chez vous, le jeu ne vous plaira sans doute pas. Le jeu s’achète aussi plus facilement en promo, si vous ne l’avez téléchargé avec l’abonnement PS +, car il n’est après tout pas immanquable et est très court. Néanmoins, c’est une très jolie aventure, qui joue avec les contes et nos souvenirs d’enfance, et qui offre une bulle rafraîchissante et originale dans le monde du jeu vidéo. Sans doute peut-il servir de « pause » entre deux jeux particulièrement longs ou sombres.
Enfin, je n’oublie pas le Gaming Challenge, auquel participent aussi F. de l’O. et Tokhrane… pour platiner Burly Men at Sea, il faut explorer toutes les possibilités d’embranchement du jeu – soit enchaîner douze parties différentes. Forcément, la répétition peut se faire sentir ! Mais comme les parties sont malgré tout très courtes une fois la première aventure finie, ce n’est sans doute pas le platine le plus difficile à gagner…à condition d’être patient.
J’ai aussi téléchargé ce jeu car le titre et l’affiche m’avaient fait sourire. Ce n’est pas ma priorité de le faire, mais du moins l’ai-je en réserve. Merci pour ta critique, qui résume bien l’ambiance, au niveau visuel ou scénaristique. Je visualise bien le type de jeux. Par contre, les textes sont-ils en français ? Et bien joué, pour le gaming challenge de décembre.
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Je t’avais envoyé une capture d’écran où le texte était en français 😛 Le jeu est donc en français, aucun souci là-dessus. Bah, c’était un trophée platine facile à avoir. Et l’histoire fait effectivement sourire. Merci 😉
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Je l’ai téléchargé également mais n’y ai pas encore joué ! En 2019 je me garde six mois pour faire tous les jeux PS Plus qui m’intéressent mais que je n’ai pas encore eu le temps de faire. Ton analyse semble bien résumer le jeu ! En plus visiblement y a un platine facile à la clé !
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Je pense qu’il te plaira !En tout cas c’est très agréable et ça change des autres jeux. Six mois pour faire les jeux PS +, y a du challenge ! Mais c’est vrai que sinon on se contente de les accumuler sans vraiment les tester, et c’est dommage. Oui, tu pourras augmenter ton impressionnante collection de platines, facilement 🙂
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Les jeux du PS+ sont souvent décriés car il y a beaucoup de jeux indépendants parmi eux. Nombre d’entre-eux valent pourtant le détour. Je pense notamment à Tearaway Unfolded (le premier jeu que j’ai récupéré depuis que je suis abonné) ou au remaster de Another World (titre culte datant des années 90). Burly Men at Sea fait visiblement partie des titres à découvrir, même si j’ai toujours un peu de mal avec les jeux vidéo trop contemplatifs. Merci pour ton avis éclairant en tout cas. Et bravo pour le trophée platine !
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Exactement, et d’ailleurs, sans le PS+, on passerait à côté de petits jeux très intéressants dont on ne connaît pas le nom. Comme c’est le cas pour les deux jeux que tu cites, d’ailleurs. Effectivement, Burly Men At Sea est quand même très calme. Mais son platine est facile à avoir 😛
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Je ne me suis pas encore décidé pour le platine du Gaming Challenge. J’espère tomber sur un jeu en cours de route qui me plaira au point de tout faire à fond. On verra bien !
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