Pour ce sixième mois du Gaming Challenge (déjà!) le jeu à l’honneur est God of War III, acquis avec l’abonnement PS+. Il s’agit de la version remasterisée sur PS4, sortie en 2015, là où le jeu original était sorti en 2010. God of War III appartient au genre action-aventure, et plus particulièrement beat them all, genre que j’ai fort peu croisé jusqu’à présent, à part dans Alice Madness Returns. Le style ne m’attirait d’ailleurs pas forcément, tout comme le personnage de Kratos, et sans les bons échos de F. de l’O. et Tokhrane sur ce jeu, je ne lui aurais pas forcément donné sa chance.
En neuf chapitres, God of War III relate la quête de Kratos, nouveau dieu de la guerre, pour se venger des dieux et particulièrement de Zeus, suite au meurtre de sa famille. En parcourant les Enfers, le Tartare, la cité de l’Olympe ou encore le Dédale d’Icare, Kratos affronte plusieurs monstres mythologiques et dieux célèbres, semant le sang sur son passage. A chaque divinité vaincue, le monde humain sombre un peu plus dans le chaos…
Le moins qu’on puisse, c’est que dès les premières secondes, le jeu a l’effet d’une claque visuelle. Les cinématiques et les moments de gameplay s’enchaînent avec fluidité, sans que l’un ne se démarque de l’autre, donnant presque l’impression d’assister à un film tout du long. Et pour quels décors ! Tout simplement titanesques. Si God of War III possède cet atout génial de faire parcourir des lieux bien connus de la mythologie grecque, ceux-ci sont mis en valeur avec une beauté magnifique, pour un jeu remasterisé en 2015. Les détails y sont, les lumières et les ombres sont magnifiques, on pourrait parfois se croire dans des tableaux… et puisque c’est les dieux qu’on affronte, quasiment tout est à une échelle immense, car Kratos a la taille d’un humain normal. Tandis que nombre de dieux, Poséidon, Héphaïstos ou les Titans, par exemple, sont gigantesques, tout comme leurs royaumes. D’où une impression de grandeur, de se sentir perdu dans un immense royaume, et en même temps ébloui par la beauté des décors. Cela, avec la qualité de musiques épiques qui pourraient sortir d’un film, donne le sentiment de se plonger dans une grande aventure avec entrain.
Visuellement et à l’oreille, God of War III est véritablement époustouflant. D’ailleurs, les doublages français sont eux aussi de très bonne qualité et permettent une immersion totale dans l’aventure. Chapeau au doubleur de Kratos qui a dû faire avec la sécheresse et les grognements du personnage, au passage. Le gameplay n’est pas en reste : Kratos, c’est quand même un bourrin (et pas dieu de la guerre pour rien) qui passera presque tout son temps à tuer les ennemis sur son chemin. Avec pas mal de jaillissement de sang ou de démembrement, s’il vous plaît… Mais les armes mises à disposition, ou qu’on récupère au fur et à mesure (tête d’Hélios pour éblouir, les chaussures d’Hermès pour la vitesse, l’invocation des âmes grâce aux griffes d’Hadès…)sont suffisamment variées pour ne pas lasser. En effet, chaque ennemi ou boss nécessitera une technique différente de combat, par des combos de diverses armes, ou par l’appui de certaines touches à des moments précis. Il y a un côté défouloir qui est bel et bien présent, il faut l’avouer. Cela est d’autant plus exultant que chaque paysage traversé est directement lié au précédent, renforçant l’idée de film ou même de plan-séquence à travers les paysages divins.
Cependant, le beat them all n’est pas la seule chose présente dans God of War III. Plusieurs énigmes et puzzles bloqueront Kratos le long de sa quête, nécessitant un peu de réflexion, parfois de jeu sur la physique, l’utilisation de leviers ou de passages divins. Les deux puzzles les plus sympathiques sont sans doute celui des jardins olympiens, qui utilise une perspective en trompe-l’œil, et celui du Dédale d’Icare, où on pourrait se croire dans le film Cube. Et entre ces deux aspects du jeu, nous avons aussi droit à de superbes cinématiques permettant de croiser les dieux, d’entrer dans de nouveaux territoires, ou même de rencontrer la jeune Pandore, qui est d’ailleurs un de mes personnages préférés dans la mythologie grecque. Et je ne pardonne pas à Kratos d’avoir détruit le sarcophage où reposait Perséphone, dont le mythe est aussi l’un de mes favoris !
Mais finalement, avec God of War III, j’ai pu me rendre compte que le genre beat them all, s’il est bien orchestré, peut être aussi passionnant que n’importe quel autre registre de jeu vidéo. Je craignais de n’avoir affaire qu’à une succession de combats et à une histoire sans subtilité : il faut bien admettre que Kratos est plutôt taiseux, bourrin et impulsif, du genre à se poser les questions après et à tuer d’abord, en bon égocentrique. Cependant, la fin du jeu permet de laisser entrevoir que le dieu de la guerre a bel et bien quelques émotions, notamment grâce à la présence de Pandore, et qu’il cache une âme plus torturée qu’il n’y paraît, empreinte de culpabilité et de sacrifices lourds à porter. On lui pardonnerait presque d’avoir inondé la Terre, fait disparaître le soleil ou fichu le bazar en Enfer à force de tuer les divinités associées… Et je ne peux pas nier avoir pris un grand plaisir à cette relecture de la mythologie grecque, tout en suivant la quête de vengeance sanguinaire de Kratos.
Et oui, certains genres souffrent des préjugés qu’on peut avoir à leur sujet. Bien que ce jeu soit aux antipodes de ce que tu fais d’habitude, je ne suis pas surpris qu’il t’ait plu. Effectivement, son contexte et sa mise en scène sont ses principaux atouts. Et Kratos est moins renfermé et paradoxalement moins subtile que dans le nouveau God of War. Si tu as aimé God of War 3, tu adoreras sans doute l’opus sorti sur PS4.
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Il a un côté défouloir non déplaisant. Mais j’ai été vraiment impressionnée par la mise en scène et le côté titanesque des décors, dès le début. Je pense donc que j’aimerais sans doute le 4e opus… 😉
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C’est dommage que je ne me sois abonné au Playstation Plus que le mois dernier, j’avoue que je n’aurais pas craché sur le fait de découvrir cet opus pour voir si, effectivement, j’aurais pu me faire à l’ambiance beat’em all des anciens jeux. Merci pour cette belle critique !
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Effectivement, tu aurais pu avoir une belle occasion ! Après, tu auras peut-être l’occasion de le croiser en promo d’ici là…le jeu est en tout cas diablement efficace.
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En dépit de l’aspect mythologique, je n’aurais clairement pas été attirée par ce jeu, mais j’avoue que tu me donnes envie de le tester un jour. A dire vrai, je ne sais pas si ce sera vraiment le cas (nombre de jeux qui me font envie, sans parler du reste – les livres, les films… -, perpétuelle problématique du temps…), mais en tout cas, ta chronique est passionnante.
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God of War III (le dernier opus, juste appelé God of War je crois, semble bien mieux), ne nécessite pas de trop faire fonctionner son cerveau. C’est vraiment des combats, et de l’exploration mythologique (très sympathique et vraiment bien mise en scène, ceci dit). Mais peut-être pas à mettre en priorité si tu te lances dans les jeux vidéos ! En tout cas, je comprends bien la problématique du temps..
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Effectivement, c’est peut-être un jeu sur lequel je peux faire l’impasse pour le moment. Merci beaucoup !
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