Les duos iconiques | Le coeur et la raison

Nous sommes le 27 juin, jour de l’anniversaire d’une certaine F-de-Lo, l’auteure du blog Little Gamers, et surtout une personne très chère à mon cœur. Il y a quelques mois, elle m’avait fait le plaisir d’un article-anniversaire, et j’ai eu envie de lui rendre la pareille, la laissant décider du sujet. Elle a donc choisi les duos de personnages qui nous ont le plus fascinées dans les domaines de la pop-culture, qu’ils proviennent des séries, de la littérature ou des jeux vidéos. Nos goûts étant très souvent similaires, il n’est effectivement pas rare qu’on apprécie les mêmes œuvres, et les mêmes types de personnages, à parfois quelques subtilités près ! Au fil de cet article, c’est donc un hommage à travers nos œuvres marquantes qui est proposé, et à leurs duos dans lesquels nous avons pu nous retrouver d’une manière ou d’une autre.

I. L’amitié et la famille

Comme sans doute beaucoup de gens, nos enfances et adolescences ont été marquées par plusieurs sagas de l’imaginaire, dont Harry Potter. C’est dans l’univers du petit sorcier qu’on trouve donc l’un de nos premiers duos marquants, en les personnes de Remus Lupin et de Sirius Black. Ces deux anciens camarades Gryffondor faisaient partie de la bande de James Potter, accumulant à la fois louanges et punitions des professeurs, pour leurs résultats et leurs bêtises d’élèves. Adulte, Lupin deviendra professeur, tout en devant dissimuler et vivre au mieux avec sa nature de loup-garou. Il représente une figure de mentor presque paternel, doux mais juste, tel que F-de-Lo les apprécie. Sirius Black, lui, se retrouvera enfermé à Azkaban pour un crime qu’il n’a pas commis, obsédé par une quête de vengeance obsessionnelle qui ne le rend pas toujours très équilibré. Cela dit, il sera aussi plus tard une figure paternelle à l’égard de Harry, quoique plus impulsif que Lupin.

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Malgré des chemins séparés pendant plusieurs années, quand les deux amis se retrouvent, ils font preuve d’une amitié à toute épreuve, quasiment fraternelle, où la loyauté règne. Outre le lien solide qui les unit, les deux sorciers représentent aussi nos préférences de personnage en littérature. Tout protagoniste un peu torturé et mystérieux, en quête de rédemption, a des bonnes chances de me plaire, tandis que F-de-Lo préfère largement le mythe du loup-garou à ceux du vampire ou de la créature de Frankenstein. C’est un thème beaucoup moins exploité en littérature, mais pourtant intéressant pour la dualité et les faux-semblants imposés aux personnages qui en sont victimes.

Autre grande saga de l’imaginaire, mais dans la science-fiction cette fois : Star Wars. Un univers aimé dans son ensemble, même si nous sommes surtout familières des films plus que de l’Univers Étendu ou tout autre dérivé. Au visionnage du Réveil de la Force, deux personnages ont (re)surgi avec force pour nous : Kylo Ren et et Luke Skywalker, unis et désunis par leur lien de Maître Jedi-Padawan, mais aussi de neveu et d’oncle. Kylo est conduit par un tempérament et une âme encore très adolescents, en colère contre un père absent et un mentor qui n’a voulu voir qu’un futur négatif en lui. Cet aspect déconcertant de sa personnalité est contre-balancé par l’idéal qu’il voue à Dark Vador, la noirceur dont il se laisse dévorer pour mener le Premier Ordre, et malgré tout un désir de regagner la lumière. Une dualité on ne peut mieux mise en exergue par la présence de son ancien Maître face à lui. Luke incarne davantage la raison et la sagesse, le recul et la réflexion, le doute également sur ses propres capacités. Il est un mentor à la fois exigeant et délicieusement excentrique par moments : un personnage qui ne pouvait que plaire à F-de-Lo. Il est une figure de sagesse charismatique qui sait aussi se remettre en question, désireux d’aider ceux qui lui sont liés par le sang, sans oublier de reconnaître ses erreurs. La dynamique du duo est ainsi sans cesse tiraillée entre le caractère impulsif de Kylo et la maturité de Luke, entre l’échec et le salut, dans une relation mentor-élève qui est aussi parmi celles qui nous touchent le plus. Pour anecdote, au temps où nous étions sur des forums RPG, nous avions justement choisi de jouer ces deux personnages, montrant à quel point nous y trouvions des résonances personnelles, et le Luke du film The Last Jedi s’était révélé a posteriori très proche de celui joué par F-de-Lo.

Queer as Folk est une série chère à notre cœur. Elle propose le quotidien sur cinq saisons d’un groupe d’amis gay aux Etats-Unis, entre thématiques LGBT+, sujets sociaux, relations amoureuses, amicales et construction de soi. Bien qu’il s’agisse d’une série où les personnages favoris changent au fil de notre propre maturité, le premier duo a sans doute été Brian et Michael. Brian est alors le Don Juan du groupe, le leader, le personnage qui paraît souvent froid et insensible, mais qui en vérité a surtout sa propre éthique et ses propres valeurs tournées vers lui-même et ses proches en priorité– même s’il agit de façon parfois peu louable. Il devient de plus en plus compréhensible et profond au cours des saisons, sans jamais cesser de susciter l’admiration et d’amener à agir au mieux pour ses proches. Michael, lui, lui sert en quelque sorte de contre-balancier : ami de Brian depuis l’adolescence, il parvient souvent à expliquer l’attitude de ce dernier, à lui donner un peu plus d’humanité, ou parfois à le faire réagir dans un meilleur sens. C’est aussi un personnage qui apprend à se construire et à mener sa propre vie au cours de la série, s’affranchissant du jugement des autres ou de la peur d’être outé à son travail.

Illustration de Sam Brannan

Ces deux meilleurs amis sont indissociables, là l’un pour l’autre ; parfois trop car leur relation est ambiguë, Michael ayant toujours été un peu amoureux de son ami. Et même s’ils finissent par trouver leur propre chemin respectif et s’éloigner un peu, ils expriment à eux deux une amitié inébranlable et loyale comme on en croise peu. Il n’est pas étonnant que le charisme et l’éthique de Brian aient autant séduit F-de-Lo, de même que la gentillesse et la loyauté de Michael m’ont toujours touchée. Ce duo s’équilibre entre la raison avec un Brian pragmatique et calculateur, et le cœur avec un Michael plus attentionné et hésitant.

Terminons cette première partie avec une série plus récente, celle de La Casa de Papel. Parmi les protagonistes marquants, deux se sont démarqués : les frères Sergio Marquina (le Professeur) et Andrés de Fonollosa (Berlin). Encore un lien familial d’autant plus touchant et percutant que ces deux frères se complètent et s’inspirent l’un l’autre. J’ai mis un peu de temps à apprécier le Professeur, mais on m’a ensuite signalé qu’il me correspondait tout à fait avec son côté introverti maladroit, son léger besoin de contrôler les situations et sa réserve naturelle, où la réflexion domine chacune de ses actions. Quant à Berlin, à l’instar d’un Brian, il possède une éloquence, un charisme qui ont tout de suite charmé F-de-Lo. Si le personnage est psychopathe, il a tout de même certaines qualités humaines, comme la loyauté dont il fait preuve envers son équipe, sa détermination, ou même sa manière de dédramatiser les circonstances les plus tendues. Au contraire de son frère, il s’adapte aux situations, suit le courant formé par les événements et le destin, toujours avec passion et un sourire.

De gauche à droite : Berlin, Palerme et le Professeur, dans des attitudes bien propres à chacun.

Ils forment un duo inséparable, aussi contrastés soient-ils. Berlin encourage son frère à aller de l’avant, à profiter de la vie, là où le Professeur tâche de l’aider à être empathique ou cherche davantage à le raisonner. Ce duo aux apparences si contraires aide à dévoiler les différentes facettes de chacun, à nous les rendre attachants et compréhensibles, proposant deux visions de l’existence. Et le fait qu’ils soient frères, que le Professeur finisse par suivre les conseils de Berlin, rendent d’autant plus frappant le fait que ces regards sur le monde peuvent tout à fait coexister et s’enrichir l’un l’autre.

Je profite de ce passage sur le protagoniste de Berlin pour pointer quelque chose de nécessaire. Parmi les personnages qui nous ont marquées, F-de-Lo et moi, nombre d’eux appartiennent aux antagonistes, méchants et autres figures diablement ambiguës, à la limite de la moralité. Mais les apprécier ou même s’y reconnaître, ne signifie pas cautionner leurs actes ni s’identifier à tout d’un personnage. Si les méchants fascinent et ont du succès dans la fiction, c’est parce que – quand ils sont bien écrits – ils sont cathartiques, complexes, avec des motivations compréhensibles ; ils font appel à des échos en nous, transformés de manière extrême. Après tout, tout méchant est le héros de sa propre histoire. La qualité d’un personnage ou d’un antagoniste tient à combien il est travaillé et profond, et non pas au jugement qu’on porterait sur lui s’il était réel.

II. Les duos amoureux

Après les amitiés et la famille, vient l’amour. Et il y a bien quelques couples qui ont marqué notre imaginaire à toutes deux !

Il aurait été sans doute dommage de ne pas parler du Fantôme de l’Opéra et de Christine, ne serait-ce que parce que c’est lui qui donne son pseudo à F-de-Lo ! De fait, nous adorons toutes deux le personnage d’Erik, le Fantôme de l’Opéra imaginé par Gaston Leroux et mis en musique par Andrew Lloyd Webber. Il est une figure sombre et énigmatique, parfois cruelle et extrême, mais aussi empreinte d’un absolu envers l’art, musicien et chanteur de génie. Il a mis dans la musique beauté et puissance, il y a transféré tout ce qu’il ne pouvait vivre du fait de sa défiguration de naissance. Il se laisse tour à tour guider par la raison, prêt à tout pour dominer l’Opéra de Paris, mais il transfère tout son désir d’humanité, tout ce qu’il ressent, dans l’art. C’est un génie musical qui ne peut que tomber amoureux quand il rencontre Christine, une jeune chanteuse à qui il essayera de transmettre sa musique, à défaut de pouvoir construire un couple avec elle.

Le Fantôme (Ben Lewis) et Christine (Anna O’Byrne) dans Love Never Dies, séquelle du Fantôme de l’Opéra

Christine représente la vie, la liberté et l’amour dont il a été privé ; ce qui rend leur relation aussi passionnante qu’ambivalente, car Erik n’est pas un enfant de chœur. Elle est l’une des seules personnes à pouvoir le raisonner, et l’un des personnages les plus emplis de compassion et d’altruisme que j connaisse. Personnellement, j’ai beaucoup plus d’affection pour la Christine de Love Never Dies, devenue mère, plus mature, plus mélancolique. Sa dynamique avec Erik en devient plus complexe, dans la lignée d’un amour tragique certes, mais notamment parce qu’elle est consciente qu’il représente tout l’art, toute la spiritualité et l’abstrait d’une vie qu’elle ne peut trouver avec son mari bien plus terre à terre, Raoul. Ce couple amoureux de la musique, catalyseurs l’un de l’autre dans ce qu’ils révèlent de leur caractère et de l’art, n’est pas mythique sans raison.

Partons du côté des jeux vidéos avec Final Fantasy VIII. Bien que nous n’ayons pas découvert le jeu en entier au même âge – moi durant l’enfance, F-de-Lo à l’âge adulte – le duo iconique de Linoa Heartilly et Squall Lionheart est au cœur de l’intrigue du jeu. Sans surprise (F-de-Lo en a déjà parlé dans son article Ode aux personnages), Linoa est l’une des mes héroïnes favorites, pour sa franchise, sa détermination et sa bonté d’âme. Elle met à profit toute son empathie, son honnêteté et sa ténacité pour tenter de briser la carapace de Squall et l’inciter à ouvrir son cœur.


Le jeune homme, marqué par l’abandon des autres et la solitude, est effectivement très renfermé sur lui-même et peu à l’aise avec les autres. Ce type de personnage, dur en apparence pour mieux dissimuler ses incertitudes et ses peurs, a toujours eu le don de plaire à F-de-Lo et Squall n’est ni le premier, ni le dernier dans cette lignée ! Ce récit, qui appartient aux histoires initiatiques, permet aux deux personnages d’en ressortir grandis, Squall s’ouvrant bien plus aux autres, tandis que Linoa gagne en responsabilité avec lui. C’est grâce à elle que Squall sourit à la toute fin du jeu, pour la première fois. Ils prouvent que les duos auxquels nous nous attachons le plus sont souvent complémentaires et s’aident à grandir l’un l’autre, s’apportant maturations et sentiments.

 Le dernier duo amoureux qui nous a charmées est, en un sens, composé de deux duos. Quiconque a vu ou lu Rebecca et Jane Eyre ne peut nier la très grande similarité entre les couples de Maxim de Winter et la narratrice, et de Rochester et Jane Eyre. Charlotte Brontë a bien entendu influencé Daphne du Maurier. Et dans ces deux cas, F-de-Lo s’est évidemment particulièrement attachée à Maxim/Rochester, tandis que ma préférence va à Jane/la narratrice. Les deux hommes sont l’exemple même d’un cœur qui a été étouffé suite aux événements de la vie, se comportant avec sarcasme, distance et ironie cinglantes. Cette manière de faire comme si tout leur était égal cache de profondes blessures et la peur d’être blessé ou manipulé par d’autres.

Ruth Wilson et Toby Stephens dans les rôles de Jane Eyre et Edward Rochester dans la série de BBC

En face d’eux, les femmes suivent les mouvements du cœur, sont l’innocence de la jeunesse, mais également les piliers solides vers qui ils pourront trouver refuge et aide. On pourrait croire que ce sont des relations de dominant-dominé par moments, mais ce serait nier à quel point ils ont besoin les uns des autres, et à quel point même Rochester et Maxim seraient perdus et tourmentés sans Jane ou la narratrice. Sans elles, ces deux personnages ne pourraient pas accéder à une vie meilleure, et seraient perpétuellement hantés par les fantômes du passé. Au final, même si Jane et la narratrice ont moins d’expérience de la vie que leurs compagnons, elles ont davantage de force intérieure et d’éthique qu’eux. Ce sont elles qui sauront les aider à se relever et à accéder à la rédemption, créant des duos complémentaires.

Maxim de Winter (Charles Dance) et la narratrice (Emilia Fox) dans le téléfilm Rebecca de 1997

III. Les destinées en miroir

Il est aussi de ces personnages dont les existences sont tout en miroir, où le premier n’est qu’un reflet de l’autre, parfois alliés, parfois antagonistes, terriblement proches dans leur construction et dans l’image qu’ils renvoient. Ce sont des protagonistes pour lesquels nous avons une affection particulière, notamment lorsqu’ils sont dans deux camps opposés, le méchant étant alors le reflet inversé du héros.

Si Kingdom Hearts est bien plus familier à F-de-Lo qu’à moi, il est une chose intéressante à noter : nous avons été marquées en premier lieu par deux personnages dont la raison d’être est similaire : Roxas et Naminé. Roxas est le Simili de Sora, limité à une existence temporaire, marionnette entre les mains de l’Organisation XIII, antagoniste du jeu.  C’est un personnage qui a longtemps marqué F-de-Lo pour sa mélancolie et sa quête existentielle. Pour ma part, j’avais découvert l’existence de Naminé, Simili de Kairi, dans Chain of Memories, dont l’existence est tout autant fragile, car si elle efface les souvenirs de gens l’ayant connue, elle disparaît pour toujours. Ces deux « doubles », nés à la fois du néant et des cœurs de Sora et Kairi, se substituent parfois aux héros originaux, et sont essentiels à l’intrigue de Kingdom Hearts, où tout est miroir, reflet, dans un entrelacs vertigineux et complexe.

Ils sont d’autant plus touchants qu’ils ne sont que des sortes de coquilles vides, des doubles en attendant les véritables héros, mais sont doués de conscience, de sentiments et de libre-arbitre. Ils évoluent tout au long de la saga pour prendre des décisions qui font d’eux des êtres indépendants, et les éloignent de l’Organisation XIII qu’ils ont servi. Bien qu’ils ne soient pas « réels », cette quête de soi, cette construction de leur identité, les rend terriblement humains et proches du joueur – d’autant que leurs thèmes musicaux sont d’une mélancolie à fendre l’âme. C’est cette humanité qu’on n’attendrait pas chez eux, leur cœur finalement présent et leurs interrogations existentielles, qui nous les ont rendus si singuliers. Ils incarnent aussi la construction identitaire que nous éprouvons tous.

Souvent étudié dans les œuvres de littérature au lycée, Les liaisons dangereuses est également un roman pour lequel nous avons une grande affection. Nous ne serons sûrement pas originales en portant notre préférence au fabuleux duo de la Marquise de Merteuil et du Vicomte de Valmont, qui orchestrent toute l’action autour d’eux aux moyens de lettres et de faux-semblants éloquents. Séducteurs, libertins, diablement intelligents tout en évoluant sans peine au sein de la société, ils incarnent aussi le duo du cœur et de la raison, en dépit des apparences.

L’attachement de F-de-Lo va ainsi à Valmont, au départ calculateur, égoïste, qui finira par mourir après être possiblement tombé amoureux pour la première fois de sa vie. Merteuil, qu’on pourrait croire plus sentimentale au début par sa nature féminine, est encore plus ancrée dans les manipulations et le jeu des masques. Néanmoins, comment oublier cette scène du film de Stephen Frears où elle perd tout contrôle en apprenant la mort de Valmont ? Les deux séducteurs sont finalement plus sensibles qu’ils n’y paraissent, passant d’amis et alliés à antagonistes, préférant dissimuler leurs vrais sentiments plutôt que de les admettre, oscillant entre émotion et intellect. Les liaisons dangereuses est une histoire qui a toujours beaucoup à dire sur l’amour, la complexité de l’individu et les apparences, même aujourd’hui.

Faisons un détour du côté de la musique en parlant de deux œuvres « miroir » : Don Giovanni (Mozart) et Carmen (Bizet). Carmen demeure mon opéra préféré, avec ses chansons, sa musique et surtout ses personnages : l’héroïne est une bohémienne, suivant ses envies et ses humeurs du moment, mue uniquement par l’amour et le désir de liberté, quitte à entrer en conflit avec tous ceux qui l’entourent et qui l’apprécient. Don Giovanni a fasciné F-de-Lo, avec le personnage éponyme tout aussi charismatique et anti-héros que Carmen. Séducteur et libertaire, il n’en est pas moins une figure éprise de liberté lui aussi, méprisant la société et les règles dont il s’exclut, amoureux du désir même. Il refuse de plier l’échine même face à des forces surnaturelles et de s’incliner devant quiconque.

Ruggero Raimondi dans le film-opéra Don Giovanni et Elina Garanca dans le rôle de Carmen

Bien que ces deux personnages soient loin d’être moraux, ils sont des figures iconiques de l’opéra et de la littérature aux destinées parallèles, punis pour leur existence. Carmen et Don Giovanni ont leur éthique propre en dépit de leur conduite allant contre les bonnes mœurs, et s’ils séduisent autant, c’est parce que leur tempérament, leur vision du monde et leurs actes parlent avant de tout de la liberté et du choix d’être soi-même, sans se limiter aux jugements des autres ou à une société conventionnelle. Pour une fois, c’est le cœur qui l’emporte le plus dans ce duo, même si Don Giovanni peut se targuer de davantage de raison que Carmen.

Il est impensable d’écrire cet article sans saluer un autre duo de personnages de la littérature : l’archidiacre Claude Frollo (Notre-Dame de Paris) et l’inspecteur Javert (Les Misérables), tous deux créés sous la plume de Victor Hugo. Avec tous les duos déjà présentés, il est sans doute déjà possible de voir auquel va la préférence de chacune, même si nous adorons toutes deux ces personnages. Claude Frollo est ainsi notre protagoniste préféré, tous univers artistiques confondus. S’il est, à certains égards, l’antagoniste de Notre-Dame de Paris, il est aussi un anti-héros, un jeune homme devenu père trop tôt suite à la mort de ses parents, déçu par la vie, trouvant refuge dans la religion, la science et l’alchimie, se sentant trop rêveur, trop étranger et trop fanatique pour la société moyenâgeuse. Jusqu’au jour où la vie se ramène à lui, avec l’apparition d’Esmeralda, une jeune bohémienne qui incarne tout ce dont il a toujours rêvé en secret : la vie, l’amour, la liberté, la jeunesse. Après avoir été un homme mû uniquement par la raison par la force des choses, c’est le cœur qui se rappelle à lui, et qui en fait une figure aussi tragique qu’humaine, désespérée et passant par tous les extrêmes émotionnels. C’est tout ou rien avec ce personnage, dans un extrême que je peux comprendre.

Daniel Lavoie (Frollo) dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris et Russell Crowe (Javert) dans le film Les Misérables, adapté du musical

Quant à Javert, il est aussi l’incarnation de la raison, au début du moins. Inspecteur de police, né en prison d’une mère prostituée, sa vie est totalement dépourvue d’humanité, de relations humaines, puisqu’il ne se voue qu’à un seul idéal : la justice. Tout au long des Misérables, il poursuit Valjean, coupable seulement d’avoir volé un morceau de pain et d’avoir passé 20 ans en prison pour cela. Javert est un être froid, mécanique plus qu’humain, indifférent aux fantaisies – bien que capable d’une ironie glaciale à l’occasion – pour qui les raisons du cœur n’existent pas. C’est un homme de faits et de justice, qui ne tolère aucune infraction, pour qui un homme ne peut changer à partir du moment où il a commis un délit. La fin des Misérables, soudain, fait paraître qu’il y aurait finalement bien un cœur dans cet être de fer. Épargné par Valjean dont il a vu la rédemption, son monde si soigneusement érigé vacille, le faisant douter de lui-même et de sa foi en la justice. C’est un bouleversement intérieur qu’il subit, le faisant s’interroger sur la justesse de toute sa vie – et qui a marqué F-de-Lo. Ces deux personnages, bien qu’issus de deux romans différents, ont un parcours similaire. Ils sont persuadés que la raison seule peut leur suffire pour toute une vie. Et soudain, leur existence est totalement chamboulée quand un personnage en face d’eux les force à se rendre compte que la vie n’est pas qu’un simple rouage criant et sec. Ils incarnent les bouleversements que chacun peut ressentir avec violence au cours de sa vie. Ces portraits psychologiques dressés par Hugo nous ont toujours beaucoup émues, et nous avons une affection toute particulière pour eux, puisque c’est par le biais d’articles croisés sur Frollo, sur d’anciens blogs, que nous avons fait connaissance.

Entracte : Les contraires

Autorisons-nous un interlude avec deux duos qui échappent aux thématiques précédentes. La série The Walking Dead a eu des hauts et des bas, mais a offert son lot de personnages intéressants et mémorables. Fidèle à son attachement pour les antagonistes, F-de-Lo a vite apprécié le Gouverneur, qui apparaît à partir de la saison 3. C’est un homme charismatique, qui a réussi à maintenir une communauté viable dans la post-apocalypse de zombies. Mais s’il apparaît au début charmant et avenant, protecteur envers sa ville, le Gouverneur est aussi un homme qui n’a pas toute sa raison. Il garde sa fille transformée en zombie dans une pièce de sa maison ; il n’hésite pas à manipuler divers personnages pour assurer ce qu’il estime être juste, par la force ou par les mots, ou à tuer ses propres hommes en les trouvant déloyaux. C’est un protagoniste qu’on observe ensuite brisé et plus humain après une défaite, pour devenir encore plus extrême ensuite, sa raison flirtant avec la folie. En fait, il représente un aspect possible de Rick, le héros de la série, car ils sont tous déterminés à sauver leurs proches, quitte à passer des méthodes peu louables.

En face de lui, arrivée presque en même temps dans la série, on trouve Michonne, mon personnage favori. Cette femme vit seule, accompagnée de deux zombies qu’elle utilise comme « protecteurs » contre d’autres zombies. Elle est la première à soupçonner la folie derrière l’amabilité du Gouverneur, et c’est elle qui, au cours d’une bagarre, lui crève l’œil, marquant leurs destins : ils n’auront de cesse de se haïr et de se combattre. Michonne est une dure à cuire, avare en mots et droite dans ses bottes, qui privilégie au départ l’intellect et le pragmatisme, simplement pour survivre. Rencontrer d’autres survivants la rendra un peu plus douce et moins distante, lui faisant regagner un peu de la tendresse et de l’affection dont elle s’est coupée pour mieux survivre. On a, là encore, deux personnages raisonnés dont l’humanité apparaît peu à peu, et qui se retrouvent être des ennemis jurés à la dynamique passionnante.

Une fois n’est pas coutume, soulignons ici un duo singulier, issus du domaine du jeu vidéo mais de deux licences différentes. F-de-Lo a eu un coup de cœur pour Kratos, issu du dernier God of War, pendant que j’en ai eu un pour Senua (Hellblade). L’amusant dans ce duo, c’est que je n’ai pas joué à ce God of War et que F-de-Lo n’est pas allée très loin dans Hellblade. Pourtant, ces deux personnages évoluent dans le même monde, celui de la mythologie nordique, et à chaque fois dans un voyage initiatique. Senua essaye de sauver l’âme de son bien-aimé aux Enfers ; Kratos part pour enterrer sa femme, accompagné de son fils Atreus qu’il doit apprendre à connaître.

Concept arts de Kratos et Senua

Ils semblent diamétralement opposés, notamment parce que Kratos est le type même d’un personnage bourru et impulsif, guère porté sur la famille ou la psychologie, et auquel le jeu parvient peu à peu à insuffler de l’humanité et une relation père-fils honorable, contredisant l’apparence insensible du début. « Don’t be sorry. Be better. » C’est une citation de sa part qui a marqué F-de-Lo, et démontrant que tout aussi rude que peut être Kratos, il incite à toujours aller de l’avant. Senua, elle, est un personnage déterminé, mais profondément influencé par ses émotions et ses états d’âme, d’autant qu’elle est psychotique. Son voyage lui permet cependant de se stabiliser, d’avancer à son tour, en acceptant le passé, en acceptant qui elle est. Son tempérament et sa maladie font partie d’elle et de sa vision personnelle du monde : un message qui m’a beaucoup touchée.  Ce duo oppose la sensibilité et la dureté, l’émotion et l’impulsivité, et leurs histoires nous amènent, à la fin, à les voir totalement sous un autre regard. C’est pourquoi ce duo m’a semblé finalement opportun, se présentant comme un ying et un yang au sein d’un même univers, qui nous a en plus permis de découvrir la mythologie nordique.

IV. Les catalyseurs

Une autre série majeure de la décennie 2010 nous est particulièrement chère : Game of Thrones, avec là encore, ses hauts et ses bas selon les saisons. Nous avons plusieurs personnages préférés dans la série, mais il en ressort un duo iconique : Stannis Baratheon et Davos Seaworth. Stannis estime que le Trône de Westeros lui revient de par son sang, suivant à la lettre l’application des lois. C’est un homme stoïque, opiniâtre et taiseux, dont les agissements sont parfois difficiles à saisir. Il respecte les règles et l’honneur plus tout, honorant l’honnêteté et la justice. Il a toute l’étoffe d’un Javert et possède un caractère dur et silencieux, à l’instar d’un certain Squall. D’ailleurs, il faudra bien des épisodes avant de le voir exprimer véritablement des émotions. Sans son conseiller Davos Seaworth pour l’équilibrer, Stannis serait un personnage fortement détestable ou incompréhensible.

Mais Davos, ancien contrebandier, a eu droit à une rédemption et à une seconde vie grâce à Stannis. Il lui doit tout et ne cessera de faire preuve de la plus grande loyauté envers lui. Plus doux, plus mesuré et plus empathique, il fait figure d’ancre, de boussole pour son chef, lui prodiguant conseils, croyant en lui, l’avertissant parfois sans succès quand Stannis prend un chemin qu’il risque de regretter. Il est même une deuxième figure paternelle pour la fille de Stannis. Ils sont complémentaires, forment un équilibre à eux deux, et surtout ils sont catalyseurs l’un de l’autre. Davos serait resté un simple contrebandier sans Stannis, et sans Davos, Stannis aurait commis bien plus d’erreurs et aurait été injuste dans ses choix. En dépit des apparences, un Stannis serait bien perdu sans son Davos, capable de le relier au monde extérieur. Par ailleurs, le duo forme aussi parfois de beaux moments de comique de situation, qui n’appartiennent qu’à ces deux acteurs.

Retournons du côté de The Walking Dead, mais dans la licence de jeux Telltales Games. Quiconque a joué à ces jeux a forcément été marqué par Lee Everett et Kenny, et nous n’y avons pas échappé. J’ai toutefois une préférence pour Lee, un ancien professeur qui s’occupe de Clementine, une jeune fille ayant perdu ses parents durant l’apocalypse zombie. Il est une de ces figures de mentor que l’on apprécie tant, doux et protecteur, immédiatement attachant tant pour sa personnalité que pour la relation qu’il tisse avec la jeune fille. Lee est aussi une figure très idéale, plus que de véritable raison. Il est empathique, généreux, et il essaye de faire les meilleurs choix possibles en dépit des dilemmes s’offrant à lui, tâchant d’enseigner la bonté et l’altruisme à Clementine, dans un monde devenu horrible. Peu après le début du jeu, il croise Kenny, un père de famille qui fait passer les siens avant tout.

Kenny et Lee

Plus émotif et plus facilement anxieux, Kenny a davantage plu à F-de-Lo. Il est courageux et borné, protégeant ses proches et ses amis. Il devient aussi un mentor pour Clementine dans la saison 2. Néanmoins, c’est un homme dont les impulsions flirtent parfois avec la folie, avec un caractère trop extrême, à l’instar d’un Gouverneur. Son côté protecteur l’amène à des décisions terribles et nous le rend parfois déstabilisant, en tant que joueur. Il représente les extrêmes dont on peut faire preuve pour protéger sa famille. Pendant le temps qu’ils passent ensemble, Lee et Kenny s’aident, se font confiance, s’apportent l’un à l’autre, et sont aussi en désaccord sans que cela rompe leurs liens. Lee comprend vite les raisons d’agir de Kenny, et même s’il les désapprouve, il reste fidèle à son ami. Kenny, plus tard, se demandera souvent ce qu’aurait fait Lee dans diverses situations, démontrant combien son ami lui a apporté et l’a influencé pour être un homme de bien. Non seulement les personnages sont un peu des reflets inversés dans leur évolution, Lee gardant un idéal tandis que Kenny sombre, mais ils s’inspirent l’un l’autre. Et les choix à faire avec eux durant le jeu sont indéniablement déchirants…

Le dernier duo de cette partie illustre sans aucun doute le plus le terme de catalyseur et d’équilibre entre le cœur et la raison. Sherlock Holmes et John Watson sont nés sous la plume de Arthur Conan Doyle, et ont été adaptés de nombreuses fois à l’écran. C’est la série Sherlock de la BBC qui nous a le plus séduites et fait rire, avec le duo iconique proposé par Benedict Cumberbatch et Martin Freeman. Le célèbre détective privé ne jure évidemment que par la raison et l’ironie, est capable de tout deviner à l’avance, de tout comprendre avec juste quelques détails. Pour anecdote, une fois, F-de-Lo a deviné son cadeau d’anniversaire à ma non-réaction volontaire devant une publicité parlant du cadeau en question. Qu’est-ce qu’il vous faut de plus pour comprendre que c’est une Sherlock ?

Encore une fois, en contre-balancier, on trouve Watson, moins rapide d’esprit certes, mais plus sociable, plus souriant, qui incarne le cœur du duo. Les deux personnages ont incontestablement besoin l’un de l’autre : la présence de John est nécessaire à Sherlock pour résoudre certaines enquêtes, et essayer de l’adapter au monde contemporain avec toutes les civilités requises. Et de l’autre côté, Sherlock apporte à John les aventures dont il rêvait, un nouveau sens à son existence. Les deux hommes sont des amis fidèles, parfois au point d’évoquer la bromance, et ils sont des piliers l’un pour l’autre. Il n’y a qu’à voir leurs états respectifs quand l’un ou l’autre est en danger de mort. C’est certainement l’un des duos les plus mémorables et les mieux construits de la pop-culture.

Quand je réfléchis seulement au contenu de cet article et que F-de-Lo a déjà deviné 98 % des personnages qui y figureront.

Final : Le cœur et la raison

Terminons avec deux personnages finaux pour compléter cet hommage aux œuvres marquantes de notre imaginaire. Ils sont sans doute une sorte d’apogée de tous les duos évoqués précédemment, mêlant à la fois liens d’amitié-inimité, bromance, complémentarité, catalyse, révélateurs l’un à l’autre. Il s’agit de l’inséparable duo d’Edward Nygma et d’Oswald Cobblepot, alias l’Homme-Mystère et le Pingouin dans la série Gotham.

Les deux mettent un temps à se rencontrer véritablement, à un moment de leur histoire où ils sont encore loin d’être devenus les antagonistes de Batman que nous connaissons. Pourtant, il y a tout de suite une alchimie et une étincelle entre eux, dues aux acteurs et à l’écriture de leurs personnages. Edward et Oswald forment dès lors un duo d’alliés, puis d’amis très proches, au point que l’Homme-Mystère encourage le Pingouin à devenir maire et organise sa campagne électorale. Oswald tombe amoureux d’Edward, sans véritable espoir de retour. Ils deviennent ensuite ennemis par différentes circonstances, avant de s’allier, se désunir, puis de former au final un duo éternellement lié et indissociable. Ils s’apportent l’un à l’autre et se connaissent par coeur, les deux pouvant se mettre au pied du mur et de la vérité avec fracas, sans que leur relation unique en pâtisse. Edward est un expert scientifique au début de la série, et s’il s’amuse avec ses énigmes, il est éternellement pragmatique, raisonnable, ayant besoin de faits, de contrôle et de théories. Quand il devient l’Homme-Mystère, subissant un dédoublement de personnalité, il est brusquement calculateur, glaçant et drôle à la fois.

J’ai les lunettes d’Edward, F-de-Lo a la mèche d’Oswald. Un signe de plus.

De son côté, le Pingouin se laisse très souvent emporter par ses émotions, son impulsivité, ses mouvements d’humeur. Cela lui cause bien des problèmes, mais on peut lui reconnaître une loyauté envers ceux qu’il chérit. Il n’hésite pas à avouer son amour pour Edward avec une franchise à toute épreuve, n’ayant en vérité jamais peur de ses sentiments et du manque de contrôle qu’ils occasionnent. Ying et yang encore une fois, cœur et raison, cette équipe est sans doute la meilleure de la série Gotham, entre intrigues parfois délirantes et ironiques, scènes touchantes ou déchirantes, ou moments de réelle complicité. Le Pingouin et l’Homme-Mystère est tout simplement un de nos duos préférés et qui nous a toujours réservé de belles surprises.

A travers cet article, j’ai pris plaisir à revenir sur les séries, livres ou jeux vidéos qui sont des piliers de notre imaginaire, parfois avec quelques anecdotes personnelles. Ces duos iconiques sont pour beaucoup dans l’affection portée à tel ou tel titre, nous y reconnaissant ou nous émouvant de leurs destins. Après tout, la fiction et le réel s’inspirent l’un de l’autre, et c’est la beauté de l’art que de nous renvoyer à nous-mêmes et de nous enrichir. C’est pourquoi ces œuvres sont aussi adorées et que n’importe qui peut s’y projeter ou y trouver des choses précieuses, comme vous le faites sans doute, lecteurs et lectrices. Il ne me reste plus qu’à te souhaiter un joyeux anniversaire, F-de-Lo !

Clin d’oeil à un dernier duo décalé pour la route : j’ai parfois le même émerveillement et les mêmes problèmes de mémoire que Dory, et F-de-Lo est fan du pragmatisme et du sarcasme de Hank. (Le Monde de Dory, Pixar)
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16 réflexions sur “Les duos iconiques | Le coeur et la raison

  1. J’aime beaucoup ce genre d’articles, surtout quand ils sont aussi fouillés que le tien !
    Même si je ne partage pas beaucoup de vos références (surtout pour les séries et encore moins les jeux), j’en ai quelques-unes et j’adore ce que tu en Je suis notamment ravie de trouver ici des œuvres que j’adore comme HP, les romans de Victor Hugo, Jane Eyre (lecture de Rebecca bientôt, je pense !) ou Sherlock !

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    1. Merci, contente qu’il t’ait plu ! ^^ Et oui, il y a vraiment des duos littéraires indispensables et cultes à leur manière ! Je les adore vraiment. Hugo, c’est vraiment un grand coup de coeur pour certains de ses personnages et romans. Quant à Rebecca, c’est aussi un grand coup de coeur, j’espère qu’il te plaira aussi ! De manière générale j’aime beaucoup tout ce qu’a écrit Daphne du Maurier, même si certains romans sont moins intéressants.

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      1. Je me lance demain dans la relecture de Notre-Dame de Paris (la première datant d’il y a dix ans), j’ai tellement hâte !
        Daphne du Maurier est vraiment une autrice que je voudrais découvrir en 2020. Bon, c’est mal parti pour l’instant, mais je ne désespère pas !

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      2. J’espère de tout coeur que le roman te plaira à nouveau. J’aimerais tant pouvoir redécouvrir ce roman pour la première fois, et le personnage de Frollo !
        2020 mérite bien au moins un Daphne du Maurier 🙂 L’avantage, est que ses romans ne sont jamais trop longs et se lisent assez vite, tu verras ! Qu’est-ce que j’aime cette autrice… Bonnes lectures !

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      3. Ça y est, je l’ai enfin fini ! C’était tellement puissant comme lecture ! Perso, à part que je me souvenais de la fin de chaque personnage, j’ai tout redécouvert comme la première fois (par exemple, j’avais complètement zappé l’histoire de la recluse et d’Agnès !). Mais j’aime tellement Hugo, il a vraiment le don de me transporter, de me bouleverser du début à la fin. Et Frollo… je ne m’attendais pas à adorer autant ce personnage, si complexe, si poignant, si fascinant. Dans un tout autre registre, j’ai aussi beaucoup aimé Gringoire qui m’a souvent fait rire. Bref, je suis triste et esseulée à présent que j’ai tourné la dernière page…

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      4. Je suis ravie que la lecture t’ait plu à ce point ! L’auteur a toujours la plume et le style pour nous bouleverser, avec poésie et grandeur à la fois, humour aussi parfois. Ahaha, contente de voir que tu as adoré Frollo, c’est vraiment mon personnage favori tous univers confondus. Il est complexe, humain, terrible et impitoyable aussi, mais bien trop humain pour son propre bien ! Franchement, dans mes lectures, il y a un avant et un après lui. Et j’aime aussi énormément Gringoire, ainsi que Jehan, qui sont d’excellents contrastes avec humour et plus de légèreté. Gringoire a de ces perles parfois, à la ramasse mais pas toujours aussi rêveur qu’il n’y paraît. Je comprends tout à fait ton sentiment sur la fin, surtout que bon, là, c’est pas comme Les Misérables, il en reste bien moins de vivant au dernier chapitre. Ces personnages sont mémorables…

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      5. Surtout que ce sont loin d’être les meilleurs qui restent en vie… (Comme dans les Misérables d’ailleurs : mes personnages favoris semblent sans cesse voués à un destin funeste !)
        En tout cas, je te rejoins à 100% ! Tu en parles tellement bien, j’adore !

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  2. On peut dire que l’article commence bien entre Sirius Black et Lupin. Pour ce dernier, j’ajouterais que le rejet de la société à cause de sa différence m’a toujours beaucoup parlé, en plus du fait que c’est un excellent prof. Finalement, certains persos nous inspirent ou nous ressemblent plus qu’on ne l’imaginait de prime abord. Tiens tu devrais faire une article sur les figures de professeurs et mentors. Comment ça j’abuse ? D’ailleurs, c’est amusant car dans les dynamiques de duos qu’on aime, il y a souvent un qui se laisse dominer par ses passions alors que l’autre essaie de le raisonner. On aurait pu croire que tu te serais associée aux personnages les plus « sereins » et « sages » mais c’est plus souvent l’inverse qu’on ne l’imagine. Je vois ça rien qu’avec Sirius et Kylo, vis-à-vis de Lupin et Luke. Enfin c’est vrai que eux, ou même un Brian, sans oublier les suivants, cachent aussi pas mal leurs émotions tumultueuses derrière un visage faussement serein ahah Concernant Berlin, ça faisait longtemps que je n’avais plus trouvé un personnage qui me parlait à ce point. C’est parfois troublant de se retrouver ainsi (ne serait-ce qu’en partie) dans un personnage, ou du moins dans la prestation de son comédien. Au contraire, il y a des personnages dont on se sent moins proche avec le temps mais qui gardent une place fondamentale, à commencer par le Fantôme, à qui je dois ce superbe pseudo / anagramme. Mais c’est bien vrai que les personnages sont plus humains et qu’il est donc plus aisé de s’y identifier, dans Love Never Dies. Je n’aurais pas spontanément pensé à Squall mais je sais combien tu aimes Linoa et c’est vrai que la figure du taiseux acariâtre me convient parfois assez bien xD Et ce n’est pas sans émotion que je repense à nos découvertes de récits comme Rebecca. Bon, après, une fois encore l’interprétation d’un certain Charles Dance a sans doute rajouté un je ne sais quoi qui m’a rendu le personnage plus attachant et mémorable. Roxas fait aussi partie des favoris difficiles à expliquer. Dans mon esprit il est lié à un certain forum RPG, mais ce serait trop long à expliquer ahah Et tu vois, comme quoi, je n’avais pas pensé aux Liaisons Dangereuses, mais ma période Valmont du lycée me revient, ahah Et finalement, pas mal de personnages semblant manipulateurs et froids se laissent tout autant consumer par l’amour, si ce n’est plus. Je pense à Valmont, Berlin et tant d’autres. En tout cas, c’est sûr que les personnages du type Frollo ou Don Giovanni, et toutes les variations qui s’en suivent resteront ce qui me marque le plus dans la pop culture. Il y a aussi les personnages plus proches d’un Valjean ou d’un Davos qui me plaisent beaucoup, mais tu en es bien plus proche que moi^^ Je n’ai rien de plus à dire sur Frollo et Javert qui sont les plus beaux (et les plus incompris) personnages de la littérature, ahah Une autre thématique revenant beaucoup est -sans surprise- celle des reflets inversés ou du personnage qui se laisse corrompre ou accède à la rédemption. Et c’est vrai qu’avec The Walking, on trouve un peu de tout cela à la fois. Concernant Game of Thrones, il est vrai que Stannis seul n’est pas fondamentalement intéressant. La preuve en est tous ses détracteurs. Pourtant, sa relation avec Davos et Melisandre est un truc fou, pas assez mis en valeur, tant par la série que par le public. A force de parler des TWD Telltale, je sens que je finirai par faire un énième marathon. En sachant pertinemment que je ferai exactement les mêmes choix pour raisonner et sauver Kenny autant que possible. Et le duo Sherlock-Watson est aussi un bel aboutissement de toutes les thèses de ton article. Et il en va de même pour Oswald et Nygma. Finalement, la série Gotham leur doit beaucoup. Il ne me reste plus qu’à te remercier pour cet article ♥

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    1. Oui, j’aurais dû rajouter ce thème de la différence pour Lupin. C’est superbement traité pour lui.
      Un article sur les figures de mentors et professeurs ? On verra, huhu. (Là comme ça je n’en trouve pas tant qui me fascinent, mais en creusant il doit y en avoir plus).
      Ces duos sont aussi à double tranchant, car au final c’est ceux qui raisonnent le plus qui finissent par éprouver de très forts sentiments, et vice-versa. L’équilibre se renverse parfois. Ah, Kylo me manque parfois en tant que personnage, un vrai fatras d’émotions contradictoires celui-là. Pour Berlin, je comprends bien le coup de coeur, d’autant que le jeu du comédien est vraiment saisissant. Tu as le don de choisir des personnages ambigus et à multiples facettes ! Et si certains personnages sont moins proches de nous, ils sont quand même indétrônables, comme des ancres. Ah, mais je savais que tu aimerais Squall, il est encore plus taiseux que Cloud ! Certes, les acteurs jouent parfois beaucoup, mais ce sont aussi eux qui peuvent nous amener à aimer des personnages qu’on aurait pu ne pas autant apprécier. Roxas et Naminé sont des personnages difficiles à expliquer, et le pourquoi on les apprécie, aussi. Ce qui est certain (en-dehors du forum RPG <3) c'est qu'ils sont vraiment touchants alors même qu'on en sait si peu sur eux, et qu'il y a bien une raison là-dessus… Je te rejoins totalement pour Frollo et Javert qui ont une place à part. Quant aux miroirs, personnages accédant ou non à la rédemption, ce sont sans doute les cas plus intéressants psychologiquement, pas étonnant qu'ils soient si présents. Et je suis d'accord, le trio Davos/Stannis/Melisandre est excellent, je regrette qu'il n'ait pas été davantage exploité. Il y a tant de thèmes et de symboles en un seul trio, ils auraient mérité plus de lumière, plus de mise en valeur. Ils sont souvent incompris et dénigrés alors qu'il y avait une vraie alchimie entre les personnages et une vraie complexité. Oui, Gotham ne serait pas aussi adorée sans Edward et Oswald, je pense. Ils font partie du charme de la série…
      Je t'en prie, je suis ravie de l'avoir écrit et qu'il te plaise ❤ Et wait and see pour Last of Us 2 !

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  3. Eh bien, quel article ! Magnifique et riche du début à la fin… Tu sais que j’aime énormément de personnages que tu cites ici 😉 Je ne peux que saluer tout ce que tu as écrit sur eux, et comme tu le dis bien, ils sont effectivement de véritables piliers de notre imaginaire ou de notre culture en général : ils ont en quelque sorte façonné nos goûts en matière de personnages et d’histoires… Je dirais même qu’ils façonnent aussi un peu ce que nous sommes (enfin, pas tous, j’espère… :p enfin, tu vois ce que je veux dire 😉 )

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    1. Héhé, oui, bien des personnages font aussi partie de tes favoris ! Je suis d’accord avec toi, ils forment vraiment des piliers de notre imaginaire, l’expression est tout à fait exacte…on ne se lasse jamais d’en retrouver des équivalents ou des échos chez d’autres protagonistes de fiction. Et je te rejoins, ils nous inspirent en partie, car parfois, ils sont quand même positifs et reflètent un idéal ou de belles qualités ! Ils peuvent en dire aussi pas mal sur nous…la magie de la fiction… ❤

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