C’est le premier, je balance tout ! #01, Janvier 2023

Rimant avec « C’est lundi, que lisez-vous ? », ce sympathique rendez-vous a été initié par Lupiot du blog Allez vous faire lire. Il permet de revenir sur le mois écoulé à travers quatre points :

  • Le Top et le Flop de ce que l’on a lu le mois dernier ;

  • Une chronique d’ailleurs lue le mois dernier ;

  • Un lien adoré le mois dernier (hors chronique littéraire) ;

  • Ce que l’on a découvert de mieux le mois dernier.

Le top et flop de ce mois-ci

Avec trois lectures ce mois-ci, il n’y a pas beaucoup de risques ! Le top se hisse avec Mexican Gothic de Silvia Moreno-Garcia (voir la critique complète), fort agréable relecture du genre gothique se déroulant au Mexique, dans les années 50. Même si l’histoire ne fut pas un coup de cœur, son héroïne audacieuse et courageuse m’a bien plu, et je garde du final du livre des scènes aussi intenses qu’horrifiques (dont certaines tireront un sourire aux fans de The Last of Us).

A sa suite, il y aura sans aucun doute Blue in Green, comics de Ram V et Anand K., qui retrace l’histoire de Erik Dieter, saxophoniste de jazz n’ayant jamais atteint la notoriété et qui retourne dans la demeure familiale suite au décès de sa mère. Il y trouve la photo d’un étrange musicien inconnu, et rencontre un fantôme digne de Méphistophélès qui va le propulser vers la gloire musicale. Pacte faustien sans aucun doute, mais c’est aussi un récit intimiste sur la quête de soi et les ambitions délaissées au fil d’une vie. Les dessins au style crayonné et aux couleurs jazzy assurent une sacrée identité graphique à cet excellent comics.

Côté flop, la lecture qui ressort le moins est donc Un océan d’amour de Lupano, une bande dessinée sans paroles, agréable le temps d’une lecture, mais sans plus. On prend plaisir à suivre les mésaventures de ce marin breton perdu en mère et dont la femme se lance à sa recherche, surtout avec cette capacité de lecture uniquement par l’image, mais cela ne me restera pas en tête.

J’en profite pour évoquer un autre flop, celui de la Maison de Verre de Roberto Cotroneo, lu en vérité en décembre mais dont je n’ai pas parlé dans mon bilan 2022. Se plaçant comme un roman gothique moderne, la narratrice nous narre son arrivée dans un immense manoir en verre où elle doit prendre soin de deux enfants. Si tout est respecté dans les codes gothiques, du récit enchâssé aux fantômes en passant par les troubles et ellipses évidents d’une narratrice peu fiable, son twist ne m’a pas du tout convaincue (trop cliché, trop peu cohérent avec l’histoire servie) en dépit d’une écriture travaillée.

Des chroniques littéraires lues ailleurs le mois dernier :

OmbreBones a parlé d’un roman de Vincent Mondiot, Nightwork. Après avoir découvert Emergence 7 du même auteur, j’ai bien envie évidemment de lire d’autres oeuvres de sa plume, et après un tel article, Nightwork risque de remonter en tête, tant il semble poignant d’émotions et prompt à aborder des thèmes variés et intimistes.

Des articles sur la blogosphère/l’Internet, hors littérature, aimés :

F-de-Lo a publié sur Little Gamers un article  sur les jeux d’horreur issus du studio SuperMassive Games, allant de Until Dawn jusqu’à The Devil In Me, issu de la saison 1 de The Dark Anthology Pictures. Force est de constater qu’avec son article analysant les bons comme mauvais côtés des ces jeux narratifs, qui ont le mérite de se jouer à plusieurs en local (et ça manque, sur l’ère PS4-PS5), chaque opus devient un peu le film d’horreur pop-corn qu’on aime découvrir avec une bande d’amis pour se donner le frisson et partager un moment ensemble…et on n’en retient pas forcément grand-chose de plus. Il est vraiment dommage que la licence gâche ainsi son potentiel et ne le renouvelle pas.

Je suis loin de les avoir toutes vues, mais je suis fascinée ou presque par chaque vidéo produite par  le youtubeur Alt236, qui consacre ses contenus au surréaliste et à l’horreur. Ce mois-ci, il parle de l’impossible vidéo-club, mettant à l’honneur la façon dont les affiches de films d’horreur peuvent parler d’une époque, refléter des vagues et des modes du genre, évoquer les codes d’un film avant même son visionnage… Cela dure presque une heure, mais c’est passionnant, effleurant les films d’horreur de la Hammer, les séries Z, jusqu’à la nouvelle vague plus récente constituée par les réalisteurs Ari Aster et Robert Eggers.

Les découvertes du mois :

Parlons peu, mais parlons séries. Janvier est un excellent mois là-dessus, car j’ai découvert pour la première fois la série Breaking Bad, sortie il y a désormais quinze ans. Elle ne m’avait jamais particulièrement intéressée malgré son excellente réputation, la faute au milieu de la drogue dans laquelle elle se passe. Et au final, les six saisons sont passées comme une lettre à la poste en dépit de quelques longueurs. Walter White, professeur de physique-chimie, apprenant son cancer, décide de créer et de vendre de la meth avec l’un de ses anciens élèves (Jessie Pinkman), afin de gagner de l’argent à laisser à sa famille après sa mort. Évidemment, le deal du début se mêle ensuite d’affaires plus sordides et macabres, allant jusqu’à inclure un des chefs de la pègre de la drogue du Nouveau-Mexique, un avocat exubérant mais véreux, et un homme de main taciturne et pragmatique. Sérieusement barrée et absurde par moments, la série possède tout un éventail de personnages auxquels on s’attache forcément, incluant son héros, qui bascule du père de famille effacé vers un dur à cuir impitoyable, prêt à tout pour sa famille, pour vivre encore un peu. Une véritable tragédie humaine ponctuée d’humour, de multiples aventures et de répercussions dramatiques sur les autres protagonistes. Quinze ans après, ça n’a pas pris une ride.

Et il était très logique d’enchaîner sur Better Call Saul, la série dérivée, qui revient sur la genèse de Jimmy McGill, alias Saul Goodman, l’avocat de Breaking Bad. Toute aussi barrée, la série est portée par les épaules de Bob Odenkirk, la finesse (pas toujours) de ses nombreuses tirades, toujours l’humour, toujours l’affection qui se gagne rapidement pour les personnages, y compris pour cet avocat dont les débuts étaient aussi pathétiques que brillants. Je n’ai vu qu’une saison, mais j’adore, tout simplement.

Par ailleurs, une autre série se diffuse en ce moment, un épisode par semaine : The Last of Us, adaptée des jeux éponymes. Il n’y a encore que trois épisodes, mais c’est une claque. L’histoire se déroule dans un monde post-apocalyptique où les champignons cordyceps ont muté et transforment les humains en claqueurs, créatures zombies. Les survivants, réfugiés dans des villes barricadées, vivent, marchandent, grandissent tant bien que mal, et parmi eux, Joel se retrouve à devoir escorter une mystérieuse gamine à l’autre bout de l’Amérique pour le compte d’un groupe de rebelles au pouvoir militaire en place. La série est évidemment très fidèle à son univers d’origine, tout en apportant un développement d’événements esquissés en jeu : les débuts de l’épidémie, le background d’un personnage secondaire, etc… Trois épisodes brillants avec un très beau casting qui donnent envie impatiemment de voir la suite, et qui ont le mérite de pouvoir être clairs, je pense, autant aux néophytes qu’aux fans des jeux.

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5 réflexions sur “C’est le premier, je balance tout ! #01, Janvier 2023

  1. Ce concept est une bonne idée et peut permettre d’alimenter facilement ton blog. Je te remercie pour le partage et je suis heureuse que Breaking Bad, Better Call Saul ou The Last of Us te plaisent autant qu’à moi. Un peu surprise de ne pas te voir évoquer His Dark Materials Saison 3 ?

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    1. Après, je l’ai pensé par rapport au fait que je lis beaucoup moins qu’avant et que par conséquent, je pourrais peut être davantage faire un article, même court, par livre. Le flop et top, pas forcément très long, sera alors d’autant plus justifié. Et j’apprécie le fait de pouvoir mettre à l’honneur d’autres articles de blogs ou des vidéos, etc.
      Pour His Dark Materials, je garde encore l’espoir d’y faire un article dédié, mais je devrai revoir certains passages ou épisodes clés !

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  2. Dommage pour Un océan d’amour. Je ne garde pas de souvenirs précis de l’histoire, mais je me souviens d’une « lecture » agréable néanmoins.
    Je n’accroche pas trop aux histoires de drogue habituellement, mais j’aime beaucoup Breaking Bad, donc je suis ravie que ça t’ait plu ! Monsieur et moi avions tenté Better Call Saul, mais on avait abandonné, pas emballés par la saison 1. Cependant, on a eu depuis, IRL ou sur la blogo, des infos comme quoi la série valait vraiment le coup et que la première saison était vraiment la moins bonne, donc on retentera sans doute à l’occasion, d’autant qu’on a revu Breaking Bad en 2022.
    Je n’ai jamais joué à The Last of Us mais tu me donnes envie de regarder cette série malgré tout !
    Je te souhaite un bon mois de février, à bientôt !

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    1. Ça reste une lecture agréable, Un océan d’amour, mais avec recul elle restera clairement la moins marquante.
      Ah, franchement, j’aime beaucoup le personnage excentrique de Saul donc même la saison 1, la moins bonne, j’ai accroché directement. Mais je te conseille vivement de persévérer au delà de la saison 1 : comme dans Breaking Bad, il y a une descente progressive aux enfers des personnages au fil des saisons, et tu finis par recroiser Gus, Hank, Salamanca, Mike… et le duo Saul-Kim est une pépite. Je te conseille de retenter !
      Pour The Last of Us, vraiment, je te conseille également de tenter si tu as l’occasion. En plus, cela doit être intéressant à voir par les yeux de quelqu’un qui n’a jamais fait le jeu !!
      Je te souhaite aussi un très bon mois de février, au plaisir de te lire !

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