C’est le premier, je balance tout ! #02, Février 2023

Le top et le flop du mois de février :

En attendant de voir si j’arrive, oui ou non, à trouver le rythme d’une chronique par livre – le bilan des lectures devenant insignifiant par rapport au nombre de livres lus fut un temps – quelques mots sur le flop et top de ce mois-ci.

Côté top : The Heart of A Plague Tale, lu après avoir fini le jeu A Plague Tale Requiem, fut une très belle découverte, Third Editions proposant un format à mi-chemin entre l’analyse et l’image, avec ce making-of des deux jeux du studio d’Asobo, agrémenté de concept arts sublimes. Une plongée agréable et enrichissant dans les coulisses du studio Asobo durant notamment la création du second jeu, étapes par étapes, même si ce n’est pas aussi détaillé qu’une analyse Third traditionnelle.

La  lecture du court roman Que sur toi se lamente le tigre fut marquante, comme je m’y attendais – le livre avait eu un énorme écho médiatique à sa sortie. A peine cent pages pour dire le destin d’une femme enceinte hors mariage, dans un village d’Iraq rural, et les pensées des autres membres de la famille autour d’elle – la mère qui se plie à la tradition de voir sa fille tuée parce que enceinte sans être mariée, le frère tolérant qui laisse faire le poids des coutumes, le frère par qui le geste meurtrier viendra… Avec peu de mots, c’est brutal, émouvant, empreint de force et de désespoir aussi.

Demi-flop, c’est Hannibal : les origines du mal par Thomas Harris. J’ai apprécié  de découvrir la construction du personnage du célèbre tueur en série, par son enfance, son adolescence, les traumatismes et conditions de vie qui l’ont conduit à devenir un psychopathe. Mais la lecture m’a paru parfois un peu longue, par ses circonvolutions de l’intrigue, les aller-retours entre les différents personnages plutôt que des confrontations plus directes ; il y a quelque chose qui ne m’a pas séduite. Mais je réserve mon jugement, car j’ai 3 autres tomes à lire dans cette série, puisque le 4e tome, Hannibal, est le deuxième livre du challenge 12 livres par 12 amis.

Des chroniques littéraires lues ailleurs le mois dernier :

L’ourse bibliophile m’a donné envie de relire Patrick Ness,  avec sa chronique de Nous autres simples mortels. J’ai toujours les tomes 2 et 3 de la trilogie Le chaos en marche à finir, certes. Mais son article me fait redécouvrir que la plume de l’auteur est vraiment spécifique, jouant sur la narration, sur les stéréotypes attendus dans un genre d’histoire en particulier, si bien que je suis curieuse de lire à l’avenir Nous autres simples mortels.

Une fois n’est pas coutume, la lecture du blog d’Ombrebones permet aussi  de se (re)noter des pépites à découvrir. Elle exprime son coup de coeur pour le roman graphique gothique Thornhill qui m’a toujours fait de l’oeil simplement par sa couverture et son résumé, sans que je le lise.  Une piqûre de rappel pour un roman qui a l’air aussi fascinant que sombre, tout en respectant parfaitement le cadre du genre gothique.

Des liens aimés sur la blogosphère ou l’Internet, hors littérature :

Sur Pod’Culture, F-de-Lo a proposé un historique des comédies musicales, suivi de conseils. Ai-je vraiment besoin de dire à quel point j’aime les comédies musicales, et que son article m’a donc passionnée ? Si vous voulez découvrir une petite histoire de ce genre, réaliser que la version française des comédies françaises s’apparente la plupart du temps à des concerts mis en scène avec succession de chansons, ou simplement suivre quelques conseils pour découvrir un premier musical, foncez. J’aime d’ailleurs énormément les dix comédies musicales qu’elle a choisi de mettre en avant.

Urbex Natex dévoile depuis des années des photos d’urbex. Je doute d’avoir un jour l’occasion d’en faire, même si ce serait un petit rêve…aussi c’est un plaisir de découvrir à chaque fois quelques photos d’excursions d’endroits abandonnés, sur ce blog. Il y a un je-ne-sais-quoi de contemplatif, de fascinant, de tristesse aussi en voyant les vestiges du temps, d’une usine à une gare, d’une maison à une fac.

Les découvertes du mois :

J’en ai déjà parlé dans l’article précédent, car j’étais alors au début de ce visionnage : Better Call Saul est assurément une série coup de coeur, plus encore que Breaking Bad. Comme c’est une préquelle à Breaking Bad, on a envie de relancer cette série-là ensuite pour retrouver au moins Saul Goodman, et on continuera un cycle sans fin en relançant Better Call Saul. Rares sont les séries qui parviennent à mêler aussi bien un humour extravagant à une tragédie humaine aussi intimiste et touchante. On commence Better Call Saul avec le sourire, on finit sans aucun doute la larme à l’oeil. Car Jimmy McGill est un de ces rares personnages désarmants, flamboyants et pathétiques, capable de se fourrer dans toutes les pires situations du monde et de s’en sortir avec panache, par la force de son intelligence et de son bagou. Il est aussi excentrique que sensible, et sa longue déchéance au cours de six saisons, le mènent à devenir un avocat pourri jusqu’à la moelle et peu regardant sur la manière de faire, en se perdant lui-même en cours de route. Jimmy est le visage derrière le masque de Goodman, un masque qu’il a au final dû composer face à certains enjeux, jusqu’à ne plus pouvoir s’en détacher.

Et face à lui, bien d’autres personnages aussi fouillés que passionnants : Kim, sa compagne, aussi brillante qu’intelligente, qui cache un petit côté fêlé qui va tellement bien avec Jimmy, un de ces personnages féminins passionnants qui forme un duo avec Jimmy tout aussi génial, rarement vu à la télévision, d’une relation amoureuse sincère, dans les petits et grands moments, dans l’entraide perpétuelle. Chuck, le frère de Jim, un avocat aussi rigide et voué à la justice froide et implacable, peu importe si cela doit blesser d’autres personnes en cours de route, tant que les règles sont respectées. Mike, inébranlable, impassible, pince sans rire,  qui a le mérite  de savoir tout faire dans n’importe quelle situation, qui me fait beaucoup rire, et qui cache sa sensibilité derrière son pragmatisme. Et puis les débuts de Gus, la menace de Lalo Salamanca, la fragilité de Nacho Varga. Tant de personnages dont on voit les esquisses, dont on sait qui ils seront dans Breaking Bad, sombrant davantage dans la noirceur ou la corruption. Better Call Saul voit ses personnages devenir l’ombre d’eux-mêmes, dans une vie affadie après une intensité jubilatoire, mise en scène de façon brillante, et offre une fin parfaite.

Publicité

5 réflexions sur “C’est le premier, je balance tout ! #02, Février 2023

    1. Hélas, la fin du livre n’est pas vraiment optimiste. C’est plus un sentiment de résignation qui en ressort… Mais ce fut une lecture intéressante. Très bon mois a toi aussi !

      J’aime

  1. Que sur toi se lamente le tigre doit être vraiment difficile à lire, vraiment bouleversant… je le note.
    Merci beaucoup pour avoir cité mon article ! En attendant, je te souhaite une bonne lecture avec la fin du Chaos en marche !
    Thornhill m’intrigue aussi, je me souviens l’avoir regardé à sa sortie, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le lire depuis.
    Comment ne pas être convaincue par tes mots sur Better Call Saul ? Voilà un moment que l’on se dit qu’il faut qu’on laisse une nouvelle chance à cette série dont la première saison ne nous avait pas convaincus, mais là, tu en rajoutes une tartine plus que motivante !
    Je te souhaite un bon mois de mars, à bientôt !

    Aimé par 1 personne

    1. Franchement oui, c’est très émouvant, c’est aussi un peu de la résignation, mais c’est tellement bien écrit qu’en quelques lignes on entre vraiment dans le ressenti des personnages. Marquant mais triste.
      Merci à toi aussi pour la mention que tu as faite ! Et oui, je vais bien réussir a finir cette trilogie…
      Franchement, oui, Better Call Saul est un vrai coup de coeur et je ne peux que la conseiller. J’aime vraiment les personnages, Jim, Kim et Mike en tête, et ils ont tous des développements ou des relations très intéressantes !
      Je te souhaite aussi un très bon mois de mars, profite en bien !!

      Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.