Ce roman de Victor Hugo, qui a été son dernier, a été certainement pour l’instant la lecture la moins puissante que j’ai pu faire de cet auteur. Là où Notre-Dame de Paris, Les Misérables et L’Homme qui rit brillent par leurs personnages charismatiques et une histoire romanesque mêlée suffisamment bien à une trame politique pour qu’on suive tout sans se lasser, Quatrevingt-Treize déçoit, et même, ennuye. Peut-être étais-je encore trop dans l’esprit de L’Homme qui rit ?
L’histoire relate la lutte entre le marquis de Lanternac, incarnant l’ancien régime, et Gauvain, son neveu, qui essaye de le tuer afin d’amener la France à la Révolution complète. Entre eux, on trouve Cimourdain, un ancien prêtre chargé de surveiller Gauvain, qui est comme son fils. Et on trouve accessoirement une mère perdue au milieu de tout cela qui cherche juste à retrouver ses trois enfants.
Si on trouve certains passages remarquables, comme toujours chez Hugo, le reste est assez ennuyeux. La balance entre Histoire et histoire n’est pas assez équilibrée pour qu’on soit complètement plongé dans cet univers. L’image de la mère prête à tout pour sauver perd en puissance, car celle dont on suit la quête ici n’a pas la force de Fantine ni le pathétisme de la Sachette. Quant aux autres personnages principaux, Gauvain, Lanternac et Cimourdain, on peut les trouver assez intéressants, mais ensuite ?…Aucun des trois, malgré le revirement de Lanternac à la fin, malgré la détermination ardente voire naïve de Gauvain, suivie de son superbe utopisme, et malgré le caractère impitoyable de Cimourdain (d’ailleurs, sa fin m’a assez donné envie de vomir, j’avoue), ne parvint à donner assez d’attachement au lecteur. C’est dommage, mais on ne peut pas faire des chefs d’oeuvre à chaque fois, après tout…^^