Synospis : Adaptation du roman de Victor Hugo L’Homme qui rit. Ursus et son loup Homo recueillent Gwynplaine, défiguré par une horrible grimace, et Déa, une jeune aveugle. Ensemble, ils parcourent la France et l’Angleterre, gagnant leur vie grâce au spectacle « Chaos Vaincu »…et dans le même temps, naissent les intrigues entre la Reine Anne, sa soeur Josiane et le fourbe Barkilphedro…
Le roman est peut-être encore plus difficile d’accès que les Miz, et donc, l’adapter en film est une tâche encore plus difficile.
Pour tout dire, le film muet de Paul Leni retranscrit fidèlement l’étrange atmosphère fantastique et profondément intérieure qui émane du roman. Et ce, avec un très bon casting (Conrad Veidt en Gwynplaine, Mary Philbin en Dea, Olga Baclanova en Josiane et Brandon Hurst en Barkilphedro…. C’est le Jehan Frollo de 1923 qui se retrouve à jouer Barkilphedro ? O.O Purée, je l’ai pas reconnu !) qui physiquement peut très bien s’accorder avec les personnages, et le fait au niveau du jeu. Certes il y a un happy ending mais…cela reste fascinant.
Quelques images d’une atmosphère bien étrange et troublante….
La célèbre scène entre Gwynplaine et Josiane, correspondant aux sublimes chapitres « Eve » & « Satan » (Livre septième : La titane), qui n’a rien, mais rien n’a à envier à la scène Lasciate Ogni Speranza ou Porte-Rouge de Frollo…
« Qu’était-ce que tous ces éclairs, s’abattant sur sa tête sans relâche, et enfin, foudroiement suprême, lui jetant, à lui, homme frissonnant, une déesse endormie? Qu’était-ce que toutes ces ouvertures de ciel successives d’où finissait par sortir, désirable et redoutable, son rêve? Qu’était-ce que ces complaisances du tentateur inconnu lui apportant, l’une après l’autre, ses aspirations vagues, ses velléités confuses, jusqu’à ses mauvaises pensées devenues chair vivante, et l’accablant sous une enivrante série de réalités tirées de l’impossible? Y avait-il conspiration de toute l’ombre contre lui, misérable, et qu’allait-il devenir avec tous ces sourires de la fortune sinistre autour de lui? Qu’était-ce que ce vertige arrangé exprès? Cette femme! là! pourquoi? comment? Nulle explication. Pourquoi lui? Pourquoi elle? »