Lectures de septembre 2018

Pour ce mois-ci, pas beaucoup de lectures. Et j’en ai déjà présenté la moitié par le biais des articles qui leur sont uniquement consacrés. Pour tout dire, je me demande même si je ne retournerai pas à cette formule d’un article par livre, mais on verra… Un peu de redite, toujours de la rentrée littéraire !

Les jours de ton absence (The man who didn’t call), Rosie Walsh – 2018

Le topo : Sarah rencontre Eddie, et pour tous deux, c’est le coup de foudre, et sept jours de rêves. Ils se séparent suite à des impératifs respectifs, tout en se jurant de se revoir. Mais le silence d’Eddie s’installe, en dépit de tous les efforts de Sarah pour le recontacter. Commencent alors les tourments, mais aussi les multiples hypothèses face à ce silence…et les secrets qui se cachent derrière lui.

Le résultat : J’ai beaucoup aimé Les jours de ton absence, qui ne se contente pas d’être une simple histoire d’amour niaise et cliché, mais se révèle originale, avec des personnages principaux et secondaires bien construits et fouillés. Plus que tout, c’est une grande douceur, une subtilité, une délicatesse qui émanent du roman. Oui, c’est très romanesque, mais c’est justement bien là le côté plaisant de l’histoire, de retrouver une histoire d’amour fouillée, avec des rebondissements assez équilibrés, des thèmes quotidiens et poignants, voire, pourquoi pas, une certaine critique envers le ghosting actuel. Trop en dire, nuit au mystère et à la douceur du roman, aux péripéties. Mais cette lecture est un petit coup de cœur, pour son ton extrêmement délicat, avec une plume qui ne sombre pas dans le pathos. Et ça finit bien.

Vivants ! L’incroyable connexion qui nous lie à l’univers tout entier (This Phenomenal Life : The Amazing ways we are connected with our universe), Misha Maynerick Blaise – 2018

Le topo : Au fil des pages de cet album, l’auteure nous emmène redécouvrir les connexions existant entre les être humains et tout l’univers, les animaux, les particules, les étoiles, la lumière…

Le résultat : Vivants ! est effectivement un album pour enfants. Mais certains albums sont plaisants à lire, même pour un adulte, et c’est le cas de celui-ci. Les illustrations sont délicates, colorées, originales, aux couleurs folles, avec des associations parfois imprévues. J’ai adoré cette manière de nous faire re-pencher sur des choses élémentaires que nous oublions avec le temps, comme le fait que nous sommes constitués d’eau, de poussière, d’éléments naturels, d’étoiles mêmes. Comment on s’intègre dans le cycle de la vie et de la terre, comment nous partageons beaucoup de gènes et de ressemblances avec des animaux, que les humains ont 99 % de ressemblance et seulement 1 % de différence. Des micro-organismes en passant aux étoiles, des poussières aux éléments aquatiques, bref… Vivants est une manière de répondre spirituellement à la connexion qu’on entretient avec le monde, et qui est souvent oubliée. Cela, ces assimilations vraies et véridiques, associées aux dessins poétiques, en font un album très intéressant.

Helena, Jeremy Fel – 2018

Le topo : Dans une société américaine trop parfaite pour être vraie, les monstres sont partout. De Tommy, adolescent perturbé et psychopathe, à la jeune femme modèle, Hayley, qui veut gagner un tournoi de golf, jusqu’à la mère de Tommy, qui mettra tout en œuvre pour protéger son fils quand il le faudra. Et le crime arrive bien vite, quand Tommy viole Hayley, restée dans leur maison à cause d’un accident de voiture…

Le résultat : Helena est un roman noir, bien noir, un roman américain mais à la française, que vous pouvez lire sans avoir croisé le roman précédent de l’auteur, bien que des références y soient faites. Si vous êtes une âme sensible, passez votre chemin, car le viol d’Hayley n’est que le premier élément d’une spirale de violence, de noirceur, où se révèlent les tourments de chaque personnage, leur passé, leurs traumatismes, et leurs dilemmes. Helena parle de résilience ou de non-résilience, de traumatismes psychologiques, d’une mère trop protectrice, de la façon dont le même les personnages a priori irréprochables et bien sous tous rapports, peuvent noircir, devenir l’ombre d’eux-mêmes, des démons. Et cela, l’auteur le fait, nous montre du glauque et parfois du gore, avec des hallucinations sombres, mais tout en nous laissant pénétrer dans la tête des personnages, pour arriver à les comprendre, à comprendre la noirceur de leur action. Et c’est un bel exploit.

La papeterie Tsubaki, Ito Ogawa – 2018

Le topo : Hatoko revient à Kamakura, pour reprendre la papeterie laissée par sa grand-mère décédée. Mais ce n’est pas qu’une simple boutique : en hériter, c’est hériter et assumer le rôle d’écrivain public, transmis depuis des générations. Alors, dans sa papeterie, défilent plusieurs personnes, plusieurs demandes, du mot de condoléance à la demande de séparation, les lettres d’amour ou d’adieu. Tout cela avec un art de la calligraphie extrêmement délicat. Et en-dehors e la boutique, elle croise les autres habitants de la ville, suit une routine, tout en ayant à faire avec son propre passé.

Le résultat : La papeterie Tsubaki est arrivé après Helena, et ce petit livre japonais, entièrement composé de douceur, de sérénité, de rituels issus du Japon, m’a fait un bien fou après la noirceur de Jeremy Fel. C’est même un gros coup de cœur, car ce roman d’Ito Ogawa est sans doute une lecture parfaite d’automne. Elle est douce, elle emmène dans un autre pays, dans une autre vision du monde ; fait découvrir un métier et une manière d’écrire des lettres, soignés et précis, en subtilité et justesse. Cela vous refera tout à fait penser la façon d’écrire une lettre. Les rencontres de la narratrice sont parfois drôles, assez surprenantes, mais en-dehors de cela et de la quête identitaire, du passé, très lente de l’héroïne, il n’y a aucune action dans le roman. N’y allez pas pour ça. Dans ce roman, il y a une poésie, un amour des mots et de l’importance des lettres, des vies qui se croisent, de la sérénité et de l’apaisement. Ça vous donnera sans doute aussi une envie folle de manger japonais et de boire du thé. Mais c’est tout simplement charmant, doux, et une belle plongée dans la littérature japonaise, d’une façon sans doute plus traditionnelle que les Haruki Murakami.

J’ai également pu lire le tome 2 de Dragon Ball, et le tome 1 de L’infirmerie après les cours, mais c’est assez inutile de donner un avis sur des séries qui nécessitent de plus longues lectures. Et en ce moment, il y a un immense plaisir à relire Rebecca de Daphné du Maurier, dans sa nouvelle traduction intégrale…


6 réflexions sur “Lectures de septembre 2018

  1. J’ai bien aimé le premier tome de l’infirmerie après les cours. J’ai un peu peur que certains sujets soient mal traités, (notamment au vu du spoiler que je me suis fait sur le personnage principal), mais dans le tome 1, c’est bien fait en tout cas. Il faudra me les prêter. D:

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    1. Je prends pour l’instant cette série avec des pincettes. Dans le tome 2, certaines choses m’ont fait un peu serrer les dents, si ma mémoire est bonne. Pas sûre que tout soit effectivement toujours bien abordé, d’autant qu’il y a un côté très noir et volontairement malsain. On verra donc, tout lire avant de juger, mais je te les prêterai si tu en as envie, évidemment.

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  2. Le dernier me tente bien, pour son contexte, son côté apaisant … Il me fait un peu penser à L’amour est à la lettre A, sans doute pour le côté littéraire 🙂

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    1. Je ne connais pas du tout L’amour est à la lettre A !! Mais La papeterie Tsubaki est vraiment très très sympa. Et tellement doux. Je te le recommande vivement (plus qu’aucun autre bouquin de la rentrée littéraire que j’ai pu lire jusqu’à maintenant)

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