Musiques du moment (9) | Black Briar, Arkadiusz Reikowski, Eivor, Lake Street Dive

Depuis le (post)confinement, où j’ai été un peu désespérée d’avoir refait toute ma discographie physique et numérique, je crois accorder plus d’importance à la musique qu’auparavant. J’aurais sans doute craqué pendant le temps de télétravail sans la musique, tout simplement, qui me permettait de m’évader, de découvrir de nouveaux horizons, et de ne pas me sentir totalement isolée. Je suis toujours aussi incapable de mettre des titres, des genres et des noms sur des chansons certes bien connues… mais j’ai réécouté beaucoup d’artistes, me suis aventurée à en trouver de nouveaux, notamment grâce au système de playlist de la semaine sur Spotify qui sélectionne des artistes par rapport à ceux qu’on aime, ou par Youtube. C’est parfois à côté de la plaque, mais ça tombe parfois très bien aussi.

Black Briar est ainsi un des premiers groupes que j’ai découvert par le biais des suggestions Youtube. Même si j’apprécie parfois certains groupes de métal symphonique, j’ai eu un petit coup de coeur pour celui-ci, par la voix de la chanteuse, aussi puissante que douce, par son contraste avec les mélodies et les instruments plus violents à côté. Le clip me plaît bien d’ailleurs dans son idée de plusieurs vies, de réincarnations… et les autres chansons du groupe sont toutes aussi entraînantes. La chanteuse a offert d’ailleurs durant le confinement un live de plusieurs des chansons du groupe, en version solo, toutes aussi agréables les unes que les autres… Vivement le premier album complet.

Pierre Lapointe, roi du sarcasme, des mélodies cyniques et des paroles tantôt ironiques, tantôt brillantes par leur sincérité et poésie, a produit un nouvel album plus enjoué et plus doux, Pour déjouer l’ennui. Je dois encore le réécouter pour l’apprécier totalement, mais j’aime énormément la chanson Le monarque des Indes, avec son clip aussi kitsch, déluré et tendre à la fois. Les paroles sont toujours aussi belles et finement trouvées, et je ne regrette décidément pas le jour où j’ai découvert cet artiste québécois génial.

La première saison de His Dark Materials manquait peut-être de rythme, mais des mois après, je ne peux toujours pas écouter ce générique sans un pincement au coeur. C’est simple, ces notes, cette mélodie (sans oublier les images du générique) ont tout simplement capté pour moi l’essence des livres de Philip Pullman. Il y a l’espoir, l’épique à la fois, mais aussi ce côté lointain et philosophique, cette énigme des mondes parallèles, ce sentiment que l’histoire est bien plus que ce que l’on croit pendant les deux premiers tomes. Franchement, il est parfait, et j’ai hâte de pouvoir découvrir la deuxième saison (et de pouvoir vous bassiner avec un article sur la Communauté des Esprits).

L’un des titres découverts par Spotify et qui a immédiatement résonné, dès les premières secondes et sans connaître les paroles, avec une « villain vibe ». Je ne peux pas m’en lasser non plus, tant je trouve cette chanson de The Correspondents parfaite pour parler des méchants fictifs, de leur conflit avec un héros, de leur manière de voir le monde… Par ailleurs, j’ai aussi une certaine affection pour la chanson Fear and Delight du groupe, qui conserve certaines de ces tonalités si mystérieuses et ironiques.

Let me put myself in your shoes as a puppet loosely strung
They may think they’d never choose to be the man that you’ve become
You never felt the need to conform
We get drunk or high to feel what you’ve felt since you were born

I’m tied to so many things I don’t need to do
I’ll loosen my strings to feel more like you
I’m tied to so many things I don’t need to do
I’ll loosen my strings to feel more like you

La chanteuse féroïenne Eivor a été une autre découverte via Youtube. Le côté mystérieux dû à un langage lointain et que je suis incapable de comprendre me plaît déjà énormément, mais j’aime aussi beaucoup les musiques nordiques qui dégagent à la fois de l’apaisement, une forme de puissance intérieure et une sorte d’incitation à se reconnecter à soi et à la nature. C’est ainsi que je l’interprète, du moins… Tout ça pour dire que la voix d’Eivor m’a charmée, que ce soit avec Salt ou I Tokuni, ou d’autres chansons qu’elle interprète dans sa langue natale ou en anglais. Un mélange de sérénité, de douceur et de dépaysement assuré.

J’avais déjà probablement entendu Gin Wigmore auparavant, mais je l’ai redécouverte avec la chanson Kill of the night utilisée dans la série The Umbrella Academy lors d’un épisode pour illustrer le pouvoir de Cinq. L’artiste s’illustre dans un son beaucoup plus rock et rythmé que les chansons précédentes, ce qui est loin de me déplaire avec ce type de voix dure et un peu sombre. D’ailleurs, The Umbrella Academy a le chic pour choisir d’excellentes musiques au cours de ses épisodes, qu’on les aime ou pas.

Découvert par la compte Instagram de Zachary Quinto qui reprenait l’une de leurs chansons, le groupe indé et soul Lake Street Dive a un excellent dernier album pop nommé Free Yourself Up qui est passé en boucle. Un vrai rayon de soleil aux tonalités enjouées et entraînantes, avec parfois un peu plus de calme (I can change), mais qui remet indéniablement de bonne humeur…. Je ne peux que conseiller l’écoute de leur concert à cette adresse.

Certes bien plus triste, la chanson I get overwhelmed de Dark Rooms ne peut que hanter l’esprit après le visionnage du film A ghost story, aussi poétique que déchirant. Un film qui entraîne et qui hante pendant un petit moment, qui exprime avec poésie le deuil et l’attente, avec une mise en scène si particulière. Et cette chanson y est tellement associée qu’elle reste forcément en tête un moment.

Anna O’Byrne était l’interprète originale de la version australienne de Love Never Dies. Elle a également fait il y a quelques années un CD de reprises de chansons nommé Dream, où on peut trouver sa version de Diamonds are forever, le générique d’un des James Bond. Et que j’adore cette version, toute en douceur au début, avant de monter clairement vers le registre plus lyrique avec des envolées grandioses. Sa voix est vraiment sublime, empreinte de délicatesse mais en même temps de sacrés éclats.

Influence de Bioshock, alias la trilogie de jeux qui utilise avec brio les chansons des années 30 à 50 pour créer une atmosphère totalement rétrofuturiste, j’ai eu d’abord un coup de coeur pour la chanson Bei Mir  Bist du Schön de The Andrews Sisters, solaire à souhait. Puis j’ai découvert que Robyn Adele Andersen, l’une des voix récurrentes de The PostModern Jukebox, avait fait sa propre version de cette chanson iconique, totalement en accord avec un esprit jazz que j’aime beaucoup. C’était déjà l’une de mes chanteuses favorites lors de reprises de ce groupe, et avec cette chanson, c’est encore mieux !

Une découverte par le système de Spotify, douce au début, puis bien plus énergique et puissante, qui ne me restera peut-être pas longtemps en tête, mais bien agréable au moment de l’écriture de l’article….

Je ne peux pas cacher mon affection pour les voix se rapprochant du style dark cabaret, et bien que Johnny Hollow relève aussi du style électro, la voix de Janine White me ramène toujours vers ce style noir, revue/cabaret qui me plaît énormément, avec une tonalité rauque et grave bien typique. Alors que je ne pensais pas tant aimer le deuxième album de Johnny Hollow, cette chanson qui en est issue a réussi à s’accrocher un petit moment dans ma tête, avec ses sons étranges, éthérés et fascinants.

Découvert d’abord pour sa tentative d’arrangement de la musique The Landing (FFVIII), Alex Moukala a aussi fait un bel arrangement de JENOVA, une des musiques cultes du jeu vidéo FFVII. Un réarrangement moderne, différent certes de celui imaginé finalement par Nobuo Uematsu pour le remake de FFVII, mais qui a tout de même son charme, en reprenant les tonalités très électriques de la musique d’origine mais aussi un côté très orchestral et combatif.

Enfin, dernier coup de coeur du moment, les musiques du compositeur polonais Arkadiusz Reikowski. Bien sûr, j’avais déjà admiré son travail musical sur les jeux vidéo Blair Witch et Layers of Fear, mais je ne me souvenais plus qu’il avait déjà travaillé avec la voix d’Elisabeth McGlynn, alias la chanteuse des Silent Hill. Je ne savais pas non plus qu’il avait travaillé sur Kholat, un jeu dont la BO est simplement magnifique, entre mélancolie, douce noirceur et passages poignants au piano et violon. Farwell est le point culminant de ces quelque trente minutes de musique. Dans le même style, l’album Inner Silence, composition personnelle de l’artiste, est tout aussi poignante et énigmatique, la musique semblant s’interroger sur le moindre recoin de l’âme…


3 réflexions sur “Musiques du moment (9) | Black Briar, Arkadiusz Reikowski, Eivor, Lake Street Dive

  1. Whaou, plein de belles choses (et de titres que je ne connais pas, également !). Si tu as aimé le générique de HDM, je trouve qu’il me fait pas mal penser à celui de Westworld (et la BO de cette série connaît de vrais moments de grâce). Pour les années 50, c’est vraiment mon univers doudou, ces chansons un peu niaises avec des chœurs d’hommes qui font « falalala » derrière 😀 et j’aime autant les Andrews Sisters que leurs remix electroswing 🙂 et puis postmodern jukebox, aaaah là là.
    Sinon, mon copain m’a fait découvrir Eivor, j’aime beaucoup aussi, c’est très doux 🙂

    Aimé par 1 personne

    1. C’est l’utilité de ce genre d’articles, faire découvrir de nouvelles choses ! J’aime aussi beaucoup la BO de Westworld, elle est d’une pureté et d’une beauté par moments, c’est impressionnant. En même temps le compositeur n’a plus rien à prouver avec aussi d’excellents morceaux sur Game of Thrones. Tu as tout à fait raison, en fait ce style de chansons années 30/40/50, que ce soit les originales, ou des remix, il y a vraiment un côté réconfortant, optimiste, qui n’existe plus maintenant. Je connais trop peu certaines chansons cultes pour parfois comparer les covers de Post Modern Jukebox, mais je trouve leur travail excellent !
      Eivor ❤ J'ai un faible pour les musiques nordiques ces derniers temps, je les trouve empreintes d'une douceur et d'une sérénité qu'on ne trouve pas ailleurs.

      Aimé par 1 personne

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